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Actualités - ANALYSE

On parle d'un protocole tacite Le changement se ferait dans la pratique plutôt que dans les textes

Selon un diplomate occidental informé, le nouveau régime va imprimer à la vie politique locale une orientation toute différente et la dégager du système de la troïka et des intérêts partisans. Cela en base d’un «protocole» tacite, autrement dit, d’un consensus pour un changement qui se ferait dans la pratique plutôt que dans les textes. Il s’agirait de modifier, à travers des comportements concrets, toute une mentalité partisane, régionaliste, confessionnaliste ou même milicienne. De transformer peu à peu les formations politiques d’organes communautaires en partis de dimension et de vues nationales. Selon cette personnalité, «il est évident que tout reste localement conditionné par l’approche syrienne. L’on s’attend dès lors que Damas accentue nettement son impartialité, son équidistance par rapport aux parties locales plus ou moins en conflit. Ce qui implique, d’une part, une nouvelle régulation des rapports avec le pouvoir libanais, rapports qui deviendraient plus institutionnels, moins personnels, plus d’État à État. Et, d’autre part, ce qui est très important, un rapprochement progressif avec l’Est politique, en vue de la normalisation des relations jusque-là anormalement tendues. Il faut que le camp dit chrétien rejoue pleinement son rôle, qu’il participe activement à la vie politique du pays. Cette orientation peut, certes, prendre des formes assez spectaculaires comme le retour des exilés et l’entrée au gouvernement de figures de proue radicales. Mais elle n’aura de sens que si l’on revient en douceur, sans à-coups, à l’esprit d’entente prôné par Taëf et foulé aux pieds jusque-là. En d’autres termes, ce n’est pas de «revanche» qu’il s’agit, mais bien de normalisation. C’est le règne de la loi pour tous qui doit advenir et partant il ne sera plus question de troïka ou de discrimination». l Un ministre estime, pour sa part, qu’avec le général Lahoud, «on va comprendre, sans que nul n’ait besoin de le crier sur les toits, que le chef de l’État est bien à la tête du pays, puisqu’il en symbolise l’unité. On verra que les présidents de la Chambre et du Conseil sont pour leur part simplement à la tête de deux institutions et non les détenteurs directs d’un pouvoir quelconque…» l Autre indication utile : selon un cadre de la branche libanaise du Baas syrien, un dirigeant syrien lui aurait déclaré : «Je souhaite vivement qu’à la fin du mandat du président Lahoud les chrétiens libanais apparaissent comme ayant effectivement repris leur rôle- pilote d’antan dans le monde comme dans le nationalisme arabes. C’est ce qui les distinguait au début de ce siècle. C’est ce qui devra les distinguer au début du suivant. Cette source du Baas confirme que Damas entend marquer son changement d’attitude global en évitant de s’impliquer dans la question de la formation du nouveau Cabinet. Cependant, des visiteurs de retour de la capitale syrienne, affirment que les Syriens tiennent quand même sur ce plan aux principes suivants : – La parité de sièges entre musulmans et chrétiens. – Le respect des quotas traditionnels des différents rites, ce qui rend difficile les formules de Cabinet restreintes. – Le respect également de la représentation des régions. – Enfin et surtout le retour à l’esprit d’entente prévu dans Taëf. l Commentaire d’une personnalité modérée de l’Est : «Une main tendue franchement ne se refuse pas. Mais il faut des signes concrets. Le retour des exilés d’abord. La possibilité de s’exprimer librement ensuite sur place, même pour s’opposer. Cela étant, un dialogue ouvert serait le bienvenu, tant avec les parties locales qu’avec Damas, pour asseoir solidement les bases du rééquilibrage que le nouveau régime initierait.
Selon un diplomate occidental informé, le nouveau régime va imprimer à la vie politique locale une orientation toute différente et la dégager du système de la troïka et des intérêts partisans. Cela en base d’un «protocole» tacite, autrement dit, d’un consensus pour un changement qui se ferait dans la pratique plutôt que dans les textes. Il s’agirait de modifier, à...