La tempête de sable a provoqué d'importants dégâts Aube rouge à Beyrouth (photos)

Depuis bien longtemps le Liban n’avait été frappé par une tempête de sable d’une telle force. Venant de l’Egypte et de la Libye, un vent chargé de sable a couvert le pays d’un nuage épais de poussière, rendant l’air opaque et surtout irrespirable. Mais la tempête a eu d’autres conséquences: plusieurs régions du littoral et de l’arrière-pays ont souffert de dégâts et offraient hier un spectacle de désolation. Le vent qui a soufflé sur le pays depuis dimanche soir a atteint une vitesse de 115 km/h et était suffisamment puissant pour laisser derrière lui d’importants dégâts dans l’ensemble du pays et perturber les trafics aérien et portuaire. La grande roue de la foire de Manara s’est effondrée sans faire de victimes. Selon les prévisions météorologiques (VOIR PAGE 5), la tempête s’apaisera aujourd’hui pour céder la place à un temps pluvieux, une véritable aubaine puisqu’il n’y a que la pluie pour nettoyer l’épaisse couche de poussière et de boue qui s’est abattue sur le pays. Le brouillard de sable a d’ailleurs commencé à s’estomper en début d’après-midi hier. Seul l’observatoire de l’USJ à Taanayel a annoncé pour ce soir l’arrivée d’une tempête de neige.... polaire. Hier matin donc, les Libanais se sont réveillés avec l’impression de vivre dans un monde irréel couleur ocre, sous un ciel voilé aux nuances tantôt rougeoyantes tantôt jaunâtres: les rues, les immeubles, les arbres, les voitures étaient couverts d’une couche de boue. Chute de la pression atmosphérique Ce phénomène naturel qui a affecté toute la région n’a pas eu son pareil depuis vingt ans au moins au Liban, a expliqué à «L’Orient-Le Jour» Mme Khawli, responsable de l’observatoire Chahine. Il est principalement dû à une importante chute de la pression atmosphérique qui crée une sorte de vide, lequel a aspiré à toute vitesse le vent chaud ou «khamsine» qui souffle à cette époque de l’année à partir du désert nord-africain, a précisé Mme Khawli. La moyenne de la pression atmosphérique est de 760 millibars. Lorsqu’elle est située entre 760 et 770 millibars, le temps est pluvieux. Au-dessous de 760, il est orageux et au-dessus de 770, il est beau. Cette pression a chuté depuis dimanche soir à 747 mb., soit 13 mb. au-dessous de la moyenne. Mme Khawli a expliqué que plus la pression atmosphérique est basse plus la vitesse du vent augmente en raison de l’effet d’aspiration et c’est ce qui s’est passé au cours des dernières 48 heures. Elle a précisé que lorsque ce phénomène se produit, c’est la zone climatique la plus proche qui est aspirée qu’elle soit chaude ou froide. Dans notre cas, ça a été un «khamsine». En soirée, la pression atmosphérique était de 755 mb., toujours au-dessous de la moyenne, mais Mme Khawli a fait état d’une amélioration progressive qui pourrait se traduire par l’arrivée d’une masse d’air froid entraînée par un vent du nord (froid) qui chassera alors le vent sud-ouest. Selon le président de l’observatoire de l’AIB, M. Abdo Bejjani, la température a atteint un pic de 27 degrés dans la nuit de dimanche à lundi, avant de chuter de nouveau à 21 degrés. Quant à l’observatoire de l’USJ, à Taanayel, il a prévu une tempête polaire ainsi que des chutes de neige. Tous étaient d’accord pour dire que la tempête a commencé à régresser progressivement. Heureusement, elle n’a pas fait de victimes, comme en Egypte, mais les dégâts sont nombreux notamment au niveau de l’infrastructure et des récoltes: des lignes téléphoniques ont été coupées, des arbres ont été déracinés, les tuiles des maisons ont été arrachées, ainsi que le nylon recouvrant les serres et les bâches des immeubles en chantier.