Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L'industrie de la peur en plein essor en Afrique du sud

L’industrie de la peur avec ses vigiles armés, ses alarmes, ses portes blindées et ses détecteurs électroniques, prospère en Afrique du Sud, avec un chiffre d’affaires de 9 milliards de rands en 1997 (environ 2 milliards de dollars), qui a triplé en trois ans. L’an dernier, les Sud-Africains ont dépensé 3,6 milliards de rands pour faire garder leurs résidences et leurs bureaux. L’équipement antivol des voitures a représenté 2 milliards de rands, selon l’Association sud-africaine de la sécurité (SASA). «L’industrie de la sécurité se nourrit de la paranoïa des gens, dans un pays où le crime a explosé: nous vivons dans des prisons alors que les criminels courent librement dans les rues», souligne un supplément de presse consacré aux dernières innovations. Dans les quartiers résidentiels de Johannesburg, des murs infranchissables, hérissés de barbelés ou de clôtures électrifiées, protègent les maisons. Après les barreaux, les chiens méchants et les alarmes, le must est au service dit de «réponse armée» — avec rondes de routine et intervention commando chez les clients. Des statistiques «rassurantes»… «Je me sens libre parce que quelqu’un veille», explique Christine Hamonno, une enseignante qui vit avec sa famille à «Fourways Garden», un village privé patrouillé jour et nuit par des gardes et des maîtres-chiens. De plus en plus, ceux qui en ont les moyens font appel à des compagnies de sécurité pour être protégés. Dans ce pays, parmi les plus violents au monde, la police n’a pas encore résolu ses problèmes d’absentéisme, d’incompétence, de corruption et de manque de moyens. «Les statistiques officielles sur la criminalité sont à la baisse parce que tout le monde sait qu’il est inutile de porter plainte», ironise Godfrey King, directeur du magazine professionnel «Security Focus». Aussi, la sécurité privée remplace peu à peu la police dans ses fonctions les plus quotidiennes. Au point que les privés demandent aujourd’hui le droit de fouiller les suspects et de contrôler leur identité. Et les services de gardiennage se multiplient: 4.642 compagnies privées emploient à plein temps 125.000 gardes, selon le Bureau des Officiers de Sécurité (SOB), qui régit la profession. La plus grande compagnie régionale, Springbok Patrols, fait à elle seule travailler 12.000 personnes en Afrique du Sud et Namibie. Paramed, un autre leader du marché, est depuis peu côté en bourse. A côté de ces géants, les petites sociétés fleurissent en profitant des flous d’une réglementation en instance de réforme. «Aujourd’hui, tout le monde veut faire de l’argent facile. Il suffit d’un téléphone portable pour ouvrir une compagnie», regrette Don Masterson, le président du SOB. (AFP)
L’industrie de la peur avec ses vigiles armés, ses alarmes, ses portes blindées et ses détecteurs électroniques, prospère en Afrique du Sud, avec un chiffre d’affaires de 9 milliards de rands en 1997 (environ 2 milliards de dollars), qui a triplé en trois ans. L’an dernier, les Sud-Africains ont dépensé 3,6 milliards de rands pour faire garder leurs résidences et leurs...