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Actualités - REPORTAGE

Patrimoine - La capitale à la merci de l'avenir Que reste-t-il du passé de Beyrouth ? (photos)

Cent quarante-cinq chantiers de fouille à Beyrouth ont révélé cinq mille ans d’histoire. Le programme de fouille étalé sur cinq ans touche à sa fin. Cinq sites seulement sont conservés: les thermes romains, la ville romano-byzantine, la ville phénicienne, le rempart médiéval, et l’ancien «tell» de Beyrouth. Le travail a repris dans l’un d’eux, la ville romano-byzantine, et les thermes romains jouent à cache-cache sous plusieurs mètres de sable. Aujourd’hui, le chantier de la ville romano-byzantine (situé entre les deux églises Saint-Georges des maronites et Saint-Georges des grecs-orthodoxes) s’agrandit vers l’est. Deux murs et une excavation de vingt-trois mètres ont été découverts. Le Dr Mountaha Saghyé explique que la prochaine mission a pour objectif de comprendre le lien entre ces découvertes et les vestiges de la ville romaine. Ce site est le seul de Beyrouth à avoir été toujours habité à travers les siècles. La section ouest constitue le témoin vivant de l’histoire de ce chantier qui se prolonge de la période hellénistique jusqu’à l’occupation ottomane. Les fondations des constructions s’étagent et parfois se mélangent. Au-dessus des traces hellénistiques, les routes romaines avaient défini l’urbanisme du Beyrouth de cette époque. Le Cardo Maximus, au nord de l’immeuble Lazarieh, avenue est-ouest principale de la ville romaine, valorise le site et lui donne sa particularité. 551, un séisme visible Occupés à la période byzantine, ces vestiges portent les traces du séisme de 551: une large couche de cendres où les ossements d’animaux ne manquent pas a été dégagée. Dans une chambre à l’extrémité est du site, le squelette d’un enfant de 10 ans et d’un adulte gisent face au sol. Le toit s’est effondré sur eux alors qu’ils prenaient la fuite. Curieusement, cette chambre est restée intacte. Une amphore pleine de monnaies en bronze date du VIe siècle après J.-C. Tous ces vestiges sont encore visibles. Thermes déterrés et enterrés ? Derrière la rue des Banques (rue Riad el-Solh), les Libanais se sont habitués à voir les thermes romains. Ces colonnettes en brique crue sont là depuis 1970, quand J. Lauffray les a découvertes. Restaurés récemment, les thermes illuminent le jardin public situé en contrebas du Sérail, et lui confèrent une touche historique. L’entrée principale ainsi que la chambre froide – le frigidarium – ont été découvertes, il y a six mois. Mais aujourd’hui, ces vestiges ne sont plus visibles. Des bulldozers travaillent en effet à cet emplacement. Le Dr Hareth Boustany, l’archéologue responsable des fouilles de Beyrouth à Solidere, assure cependant qu’«ils sont enterrés provisoirement sous cinq mètres de sable. Leur emplacement est sous le mur de la rue à construire…», précise-t-il. Grâce aux dernières fouilles, quelques failles dans l’histoire de Beyrouth vont être comblées. Mais les seuls vestiges visibles sont ceux des cinq sites choisis par le comité scientifique de l’Unesco
Cent quarante-cinq chantiers de fouille à Beyrouth ont révélé cinq mille ans d’histoire. Le programme de fouille étalé sur cinq ans touche à sa fin. Cinq sites seulement sont conservés: les thermes romains, la ville romano-byzantine, la ville phénicienne, le rempart médiéval, et l’ancien «tell» de Beyrouth. Le travail a repris dans l’un d’eux, la ville romano-byzantine, et...