Présidentielle : contacts informels de Berry

Officiellement, nous n’en sommes pas encore aux consultations parlementaires portant sur un éventuel amendement de l’article 49 de la Constitution, devant ouvrir la voie, en théorie, à une nouvelle prorogation du mandat du président Elias Hraoui ou à l’élection du commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud. Dans la pratique toutefois, le chef du Législatif a entamé depuis dimanche dernier des contacts informels avec les principaux pôles parlementaires. Après sa rencontre en fin de semaine au Liban-Nord avec l’ancien premier ministre Omar Karamé, M. Berry a conféré dans la matinée d’hier, place de l’Etoile, avec le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Michel Murr ainsi qu’avec le député du Metn-Nord (et principal pôle de l’opposition parlementaire), M. Nassib Lahoud (VOIR PAGE 3). Un dénominateur commun se dégage d’ores et déjà de ces concertations officieuses: les déclarations de MM. Berry et Murr axées sur les fortes chances que le général Lahoud a d’accéder à la première magistrature de l’Etat; au stade actuel toutes les indications disponibles de diverses sources concordantes confirment que le commandant en chef de l’armée a le vent en poupe. Il reste qu’un renversement de situation n’est nullement à exclure dans un contexte aussi mouvant que celui du Liban (et plus particulièrement de la région). Il faudra attendre le prochain sommet Hraoui-Assad pour lever les dernières incertitudes sur ce plan. La date de ce sommet n’a pas encore été fixée. Les tractations politiques concernant le dossier de la présidentielle pourraient être relancées à la faveur du retour à Beyrouth, en fin de semaine, du chef du gouvernement Rafic Hariri. Arrivé hier à New York, le premier ministre doit prononcer jeudi une allocution devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Aujourd’hui à l’aube, M. Hariri devait conférer dans la métropole américaine avec le président iranien Mohammad Khatami. Vendredi prochain, il se rendra à Washington pour des entretiens avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright.