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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Lewinsky Les agents du secret service devant le grand jury

Défilé d’agents du «Secret Service» présidentiel hier devant le «grand jury» populaire en charge de l’affaire Monica Lewinsky. Les responsables de la protection de Bill Clinton ont témoigné au siège du tribunal fédéral de Washington, alors que les conseillers du président paraissent divisés en plusieurs camps au sujet de la déposition du chef de l’Exécutif, le 17 août (VOIR AUSSI PAGE 10). Certains parmi ses avocats affirment qu’un président en exercice ne peut être contraint de témoigner et maintiennent que Bill Clinton devrait éviter à tout prix de se trouver confronté au procureur indépendant Kenneth Starr, qui de toute façon, selon eux, ne s’arrêtera devant rien. Ils pensent que M. Clinton peut encore faire marche arrière et ne pas témoigner lundi, déclarant par exemple que plusieurs procédures liées à l’affaire sont en cours et doivent aboutir auparavant. Mais les conseillers politiques estiment que si Bill Clinton ne témoignait pas, il ne pourrait pas ne pas donner l’impression d’avoir quelque chose à cacher. «Il y a parfois des désaccords sur l’approche qui peut être la plus utile au président», a reconnu le porte-parole de la Maison-Blanche Michael McCurry. M. McCurry a refusé courtoisement le conseil de l’ancien conseiller du président Clinton, George Stephanopoulos, qui se trouve dans le camp de ceux qui veulent une «confession» du président. Devenu commentateur politique à la chaîne de télévision ABC et professeur à l’université de Columbia, M. Stephanopoulos laisse entendre que quelque chose d’inconvenant est peut-être arrivé entre M. Clinton et l’ancienne stagiaire de la Maison-Blanche et qu’une confession, même vague, est nécessaire. Même le très fidèle ancien chef de Cabinet de la Maison-Blanche, Leon Panetta, a été accusé de trahison pour avoir déclaré que le président devrait en fin de compte «raconter l’histoire dans sa totalité», suggérant ainsi que cela n’a pas été le cas pour l’instant. Le président devrait dire toute la vérité même si celle-ci devait contredire son témoignage sous serment dans le cadre de l’affaire Paula Jones, a surenchéri l’ancien porte-parole de Bill Clinton, Dee Dee Myers. Hillary encore... Hillary Clinton a de son côté soulevé une nouvelle fois l’hypothèse d’un complot, déjà brandie pour se porter au secours de son mari il y a six mois, lorsque l’affaire a éclaté. La première dame avait alors parlé de «conspiration de l’extrême-droite» américaine. «Je pense que, dans toute cette affaire, il y a beaucoup de mépris pour notre Etat», a-t-elle dit cette semaine à l’«Arkansas Democrat Gazette». «Ils ne feraient pas cela si nous venions d’un autre Etat». Mme Clinton visait apparemment l’establishment de Washington et également le procureur Kenneth Starr. Le personnel de la Maison-Blanche, lui, estime en général que Bill Clinton s’en est déjà sorti dans le passé et qu’il le fera cette fois-ci encore. Beaucoup pensent que le président n’a peut-être pas agi correctement mais ils estiment que Monica Lewinsky a pu également en rajouter. Et l’ami de trente ans du président, le producteur de Hollywood Harry Thomasson, a affirmé que Bill Clinton était totalement innocent. Thomasson a raconté comment en janvier il avait pris un avion pour venir discuter avec lui, tard dans la nuit, en marchant sur le pelouse de la Maison-Blanche. «Après cette conversation, je suis formel: il ne s’est rien passé entre lui et Monica», a-t-il dit. Sur le plan pratique, les partisans du président ont déjà réuni quelque deux millions de dollars dans un fonds indépendant destiné à aider M. Clinton à régler les énormes honoraires d’avocats, dans le cadre des affaires Whitewater et Lewinsky. Les factures d’avocats concernant ces deux scandales sont estimées entre six et dix millions de dollars, selon le «Washington Post». Plus de 8.000 personnes ont répondu à l’appel du fonds, créé en février dernier et géré par l’ancien sénateur de l’Arkansas David Pryor, indique le quotidien. Parmi les donateurs figurent plusieurs personnalités du spectacle, dont Barbra Streisand et le réalisateur Steven Spielberg. Il s’agit du premier fonds de ce genre jamais mis sur pied pour un président des Etats-Unis en exercice. Hier, plusieurs agents chargés de la protection de Clinton ont témoigné devant le «grand jury» et l’un de leurs avocats, Michael Leipig a déclaré: «Je ne pense pas que quiconque (parmi ces agents) ait vu le président et Monica Lewinsky dans une situation compromettante». Il répondait ainsi à des affirmations de l’hebdomadaire Newsweek, selon lequel un de ces agents, John Muskett, avait le dimanche de Pâques en 1996 dérangé le président et Monica Lewinsky lors d’un moment intime dans une pièce attenante au Bureau ovale. Cet agent avait cependant affirmé ensuite à la justice qu’il n’avait qu’entrevu Monica Lewinsky alors qu’elle sortait du bureau.
Défilé d’agents du «Secret Service» présidentiel hier devant le «grand jury» populaire en charge de l’affaire Monica Lewinsky. Les responsables de la protection de Bill Clinton ont témoigné au siège du tribunal fédéral de Washington, alors que les conseillers du président paraissent divisés en plusieurs camps au sujet de la déposition du chef de l’Exécutif, le 17...