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Actualités - CHRONOLOGIE

Réclamant au préalable un consensus de tous les courants politiques sur l'échelle des salaires Hariri confirme son refus d'ouvrir une session extraordinaire du parlement (photo)

Le premier ministre Rafic Hariri a confirmé hier qu’il n’avait pas l’intention de signer le décret d’ouverture de la session extraordinaire du Parlement tant qu’il n’y aura pas d’accord entre les courants politiques présents au sein du gouvernement et de la Chambre, notamment sur les sources de financement du projet d’échelle des salaires dans la fonction publique. M. Hariri s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat Elias Hraoui au palais de Baabda, où il s’est rendu après son retour de Damas. «Mercredi dernier, le président de la République m’a posé la question au sujet de l’ouverture de la session extraordinaire. Je lui ai demandé un délai de réflexion. Aujourd’hui, je lui ai fait savoir que je n’avais pas l’intention d’ouvrir cette session avant un accord sur deux questions», a déclaré M. Hariri. «D’abord, il s’agit de trouver les ressources nécessaires pour financer l’échelle des salaires, un projet auquel le gouvernement est attaché et qu’il considère comme essentiel. Or, l’ensemble des courants politiques du pays, ou du moins la plupart d’entre eux, font partie du gouvernement. Sont-ils d’accord pour trouver les sources de financement et pour assumer leurs responsabilités? Jusqu’ici, nous ne recevons que des réponses négatives. Dès que cela aura changé, nous procéderons immédiatement à l’ouverture de la session pour l’adoption du projet», a-t-il dit. «D’autre part, a poursuivi le premier ministre, si le projet d’échelle des salaires est très important, il y a plus de cent autres projets, également nécessaires, qui ont été soumis au Parlement, certains depuis quelques semaines, d’autres depuis des mois, voire des années. Pourquoi donc devrait-on se hâter uniquement pour ce projet en particulier (l’échelle des salaires), tout en sachant que sa mise en application ne pourrait avoir lieu avant le 1er janvier 1999? Pourquoi brûler les étapes de la sorte?» «Je ne vois pas pourquoi nous ne nous donnerions pas le temps de parvenir à un consensus à ce sujet, sauf si l’intention est de provoquer des tiraillements dans le pays», a-t-il souligné. «Lorsque je demande que chacun assume ses responsabilités, ce n’est pas au gouvernement d’un côté et au Parlement de l’autre que je pense. Ce que je souhaite, c’est que les courants politiques qui font partie du gouvernement et qui sont en même temps représentés à la Chambre le fassent», a-t-il expliqué. Pas d’embrassades Niant qu’il veuille laisser traîner le dossier de l’échelle des salaires jusqu’au prochain mandat présidentiel, M. Hariri a indiqué qu’au cas où 65 députés (majorité absolue) signeraient une pétition en faveur de l’ouverture de la session, le chef de l’Etat et lui-même signeraient alors le décret. «Mais, dans ce cas, il faudrait que chacun assume ses responsabilités», a-t-il lancé. A la question de savoir si les députés de son bloc s’associeraient à une telle pétition, il a répondu: «Bien sûr que non». Au sujet de ses divergences avec le chef du Parlement Nabih Berry, le premier ministre a indiqué que le problème n’était pas «d’ordre personnel», et que des «embrassades» ne serviraient à rien. «Si le but est d’obtenir notre accord pour entraîner le pays dans une grave crise économique et financière, eh bien, nous ne le donnerons pas. Nous ferons toujours obstacle face à toute tentative de nature à porter atteinte à l’économie et à la situation financière du pays», a-t-il encore déclaré. M. Hariri a en outre vertement critiqué ceux qui mettent en doute les chiffres du ministère des Finances au sujet des coûts de l’échelle des salaires. «Ceux qui affirment que ces chiffres ne sont pas exacts savent très bien qu’ils le sont. Ils cherchent uniquement à détourner l’attention des problèmes réels», a-t-il affirmé, démentant par ailleurs que le gouvernement ait déjà puisé à partir de certaines taxes les montants nécessaires pour couvrir les coûts du projet. Il a également écarté tout lien entre la polémique sur l’échelle des salaires et la prochaine élection présidentielle. «Pourquoi établit-on ce lien? Tout le monde sait comment le président est élu et comment se fait l’accord autour de sa personne», a-t-il souligné. En conclusion, le chef du gouvernement a affirmé que son intention n’était pas de créer de nouveaux impôts. «Ce que je demande, c’est que chacun assume ses responsabilités, tant dans cette affaire que dans toutes les autres. Quand il est question d’être nommé ministre, tout le monde accourt. Mais lorsqu’il s’agit de prendre ses responsabilités, plus personne ne s’estime concerné», a-t-il dit.
Le premier ministre Rafic Hariri a confirmé hier qu’il n’avait pas l’intention de signer le décret d’ouverture de la session extraordinaire du Parlement tant qu’il n’y aura pas d’accord entre les courants politiques présents au sein du gouvernement et de la Chambre, notamment sur les sources de financement du projet d’échelle des salaires dans la fonction publique....