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Actualités - CHRONOLOGIE

La Résidence des pins : un témoin de l'histoire contemporaine du Liban (photo)

Les édifices de ce qui devait devenir la Résidence des Pins ont été construits entre 1916 et 1920 par la famille Sursock, dans la Forêt des Pins qui se trouvait alors aux limites de la capitale. Alfred Moussa Sursock avait été déclaré à l’époque par le «vali» de Beyrouth, Azmi Bey, «propriétaire ottoman» d’une forêt de 60.000 m2 laissée à l’abandon. Ce contrat obligeait le contractant à soigner les arbres. En contrepartie, il avait droit à une part indivise de leur produit. Il devait également construire un casino à l’intérieur duquel se trouverait un cinématographe. Les immeubles érigés par les Sursock à cette fin devaient en fait servir d’hôpital, en raison du début de la Grande Guerre. Avec l’arrivée des troupes françaises après la Première Guerre mondiale, M. Georges Picot, commissaire des territoires ottomans de Palestine et de Syrie, s’est installé dans ce qui a été appelé désormais «Résidence des Pins». Le général Gouraud, haut-commissaire de France, a procédé en 1919 à l’acquisition des immeubles de la Résidence. Le 1er septembre 1920, le général Gouraud proclamait, à partir de la Résidence des Pins, le «Grand Liban». En 1921, la famille Sursock a cédé à l’Etat français la totalité de ses droits sur la Résidence des Pins. Devaient s’y succéder les généraux Weygand et Sarrail, MM. Henri de Jouvenel, Ponsot, de Martel, Puaux et les généraux Catroux et Beynet. Le président Charles de Gaulle y a résidé une première fois en tant que commandant de garnison à Beyrouth, de novembre 1929 à mai 1932. Il devait y revenir et y loger en juillet 1941 et en août 1942 en tant que chef de la France Libre. Il fallut à cet effet trouver un lit de sa taille. Il faut noter que la Résidence a subi quelques bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Après l’indépendance du Liban en 1943, la Résidence des Pins est devenue la résidence des ambassadeurs. De 1946 à 1974, de nombreuses améliorations y ont été apportées. Des boiseries arabes ont été rapportées de Syrie et posées par M. Mohammed Mounir Khayat en 1931. Elles étaient vieilles d’au moins 200 ans. Durant la guerre du Liban, deux ambassadeurs devaient y résider seulement, dont Louis Delamare, assassiné le 4 novembre 1981. La Résidence, située sur la ligne de démarcation entre l’Est et l’Ouest, a été abandonnée définitivement en 1982. Avec la fin des combats, la France décide de récupérer cet immeuble dont la garde sera assurée par la gendarmerie française jusqu’en février 1995. Mais la Résidence avait été entre-temps victime du vandalisme. Des salons et boiseries en bon état, qui avaient été démontés en 1986 et remisés à proximité de l’ambassade provisoire de Baabda, il ne reste que quelques panneaux vermoulus entassés dans un garage du site de Clemenceau. S.B.
Les édifices de ce qui devait devenir la Résidence des Pins ont été construits entre 1916 et 1920 par la famille Sursock, dans la Forêt des Pins qui se trouvait alors aux limites de la capitale. Alfred Moussa Sursock avait été déclaré à l’époque par le «vali» de Beyrouth, Azmi Bey, «propriétaire ottoman» d’une forêt de 60.000 m2 laissée à l’abandon. Ce contrat...