Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Monica Lewinsky négocie son immunité, Bill Clinton organise sa défense (photo)

La défense du président Clinton, accusé de parjure et d’infidélité, a commencé à s’organiser ce week-end mais, avant d’afficher sa stratégie, la Maison-Blanche attendait le sort réservé à la jeune Monica Lewinsky qui négocie son immunité avec la justice. Silencieux depuis mercredi dernier, Bill Clinton, très isolé, cherche à sauver sa présidence menacée par une avalanche d’accusations hautes en couleurs sur sa vie sexuelle, son comportement et une chute de sa popularité \ A deux jours de son discours annuel mardi devant le Congrès sur l’état de l’Union, le président — mis en péril par la pire crise politique depuis le Watergate — a rappelé autour de lui sa vieille garde et a envoyé des proches le défendre à la télévision dimanche. «Il a très bon moral», travaille sur les dossiers du pays et a assisté à une messe dimanche matin avec son épouse, a indiqué la Maison-Blanche. Dans le même temps, l’enquête de la justice avance et les avocats de Monica Lewinsky, l’ancienne jeune stagiaire à la Maison Blanche, qui aurait eu une liaison en 1995 avec le président, négociaient son immunité avec le procureur spécial Kenneth Starr. La jeune femme se dit prête à coopérer avec la justice en échange de l’immunité judiciaire. Elle en a besoin car, selon la presse, elle aurait affirmé sous serment n’avoir jamais eu de relation sexuelle avec le président et risque donc des poursuites pour faux témoignage. Dans ses confidences à son amie Linda Tripp, enregistrées par celle-ci à son insu, Mlle Lewinsky aurait au contraire relaté en détail sa liaison. Des détails de plus en plus corsés ont été mis sur la place publique tout au long du week-end ans sur cette liaison présumée et sur le comportement du président. La presse américaine disserte ainsi pour savoir si une fellation est une relation sexuelle, évoque des conversations érotiques la nuit au téléphone entre Bill et Monica, de cadeaux du président et parle de traces de sperme sur une robe qu’elle aurait gardée en souvenir. Rien pour l’instant n’est prouvé et le président a tout nié mercredi dès le début de l’affaire. Mais le malaise est palpable, le procureur déterminé et les mots de «destitution» puis de «démission» sont apparus dans les média les plus sérieux. Léon Panetta, l’ancien secrétaire de la Maison-Blanche durant le premier mandat du président Clinton, a jugé même préférable l’arrivée rapide du vice-président Al Gore à la tête du pays. «La guerre avec le procureur» Embarrassés, les amis démocrates de Bill Clinton restent silencieux. Sa femme Hillary, qui soutient son époux, organise la contre-attaque, selon la presse, et le président a rappelé auprès de lui un vieil allié, Mickey Kantor, ancien secrétaire au Commerce et avocat redouté, pour piloter sa défense. Un premier axe semble être de discréditer la jeune femme, âgée de 21 ans au moment des faits présumés. Un autre est d’attaquer violemment l’action du procureur Starr. «Il y a une autre version de cette histoire (...) Les Américains vont être révulsés par ces accusations mensongères (...) Cela va être la guerre» avec le procureur, a prévenu dimanche James Carville, ancien conseiller des époux Clinton et stratège de sa campagne présidentielle de 1992. Il a aussi nié toute relations sexuelle entre le président et Mlle Lewinsky. Selon le Washington Post, M. Clinton aurait admis être seulement devenu «affectivement proche» de Monica au nom de ses difficultés familiales, qui lui rappelleraient sa propre jeunesse. Mais il mettrait ses allégations sexuelles sur le compte d’une vantardise mensongère, du fantasme et de la déception. La Maison-Blanche semble attendre aussi de connaître le sort réservé à la jeune femme et n’entend pas faire parler le président dans les prochains jours. Monica souhaite dire toute la vérité à la justice mais a besoin pour cela de l’immunité judiciaire, a affirmé dimanche son avocat William Ginsburg. «Nous mourons d’envie de raconter toute l’histoire», a affirmé M. Ginsburg à la chaîne de télévision NBC. Mlle Lewinsky, qui n’a fait aucune apparition publique depuis qu’a éclaté l’affaire, risque toutefois de devoir témoigner dès mardi devant un grand jury à la demande du procureur. Tout comme d’autres acteurs importants du scandale et ce, le jour du discours du président devant le Congrès. Dans une telle ambiance, la cote de popularité du président a chuté de 17 points depuis le début du scandale pour atteindre 40%, selon un sondage de la chaîne NBC publié dimanche. Près de 70% des Américains estiment que le président leur cache quelque chose. D’après un sondage d’ABC, 67% estiment qu’il doit démissionner s’il a menti. Et CNN a montré samedi les premières images d’une accolade publique en novembre 1996 sur les pelouses de la Maison-Blanche entre le président et Monica, qui visiblement se connaissaient.
La défense du président Clinton, accusé de parjure et d’infidélité, a commencé à s’organiser ce week-end mais, avant d’afficher sa stratégie, la Maison-Blanche attendait le sort réservé à la jeune Monica Lewinsky qui négocie son immunité avec la justice. Silencieux depuis mercredi dernier, Bill Clinton, très isolé, cherche à sauver sa présidence menacée par une...