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Actualités - CHRONOLOGIE

Egypte : les tentes du Ramadan rivalisent d'originalité pour appâter la clientèle (photo)

Fixées au pont d’un bateau de croisière, en forme de dôme géant sur le parking d’un hôtel, ou démesurées avec une piscine à l’intérieur, les tentes du Ramadan rivalisent d’originalité en Egypte pour résister à la concurrence féroce. «Elles ont poussé cette année comme des champignons en raison du succès des années précédentes», affirme le propriétaire de l’agence de publicité et de relations publiques AAPICM, Tarek Nour. «Auparavant, elles ne se dressaient que dans les régions populaires et j’ai eu la bonne idée de les faire venir pour la première fois dans les beaux quartiers en 1993», ajoute fièrement cet homme qui a monté cette année sa propre tente, «Ramadan», sur le toit d’un hôtel flottant. En matière transparente et ininflammable, elle permet de voir le Nil, les décorations lumineuses des palaces voisins et leurs réverbérations sur l’eau. A l’intérieur, «Les Mille et une Chichas» proposent une carte des narguilés (pipes à eau) avec du tabac à l’abricot, à la pomme ou au miel. En raison de la compétition et des examens de la mi-année, ces temples des noctambules «n’affichent complet que durant le week-end. Nous accueillons 600 personnes les jeudi et vendredi mais seulement 100 à 300 en semaine», souligne-t-il. Pour appâter la clientèle, les organisateurs s’arrachent le chanteur égyptien Mohamed Fouad. «Après le succès fulgurant de sa chanson Kamannana, il est devenu la star incontestée des soirées du Ramadan et un véritable aimant pour la clientèle», indique M. Nour. La tente «Mekassarat» (fruits secs consommés en abondance durant le Ramadan), immense dôme de 16 mètres de haut et de 2.000 m2, installée sur une partie du parking de l’hôtel Sheraton-Héliopolis, organise des «Supernights». «Nous avons en exclusivité les chanteurs libanais Nawal Zoghbi, Ragheb Alama et Wael Kfouri», se félicite Mlle Ghada Sokkari, directrice de l’agence Dice qui gère la tente. Si le prix d’entrée des soirées où se produisent des artistes égyptiens est de 40 livres égyptiennes (12 dollars), il faut débourser 185 EGP (55 USD) pour entendre les Levantins. «Pour assister à leurs spectacles, en dehors du Ramadan, il faut sortir 700 à 1000 EGP (205 à 294 USD) et la clientèle est surtout composée d’Arabes du Golfe» explique Mlle Sokkari. Le «sohour», repas de nuit qui précède le jeûne, composé généralement de foul (fèves), de fromage blanc, de falafels (pois chiche) et de yaourt, est inclus dans les prix. L’alcool est remplacé par du karkadé (fleur d’hibiscus), du tamarin ou du kamar eddine, sirop d’abricots confits. Erigée dans un parc de jeux aquatiques, «Andalousia» est l’unique tente renfermant une piscine. «C’est la plus grande du Moyen-Orient car elle couvre une superficie de 20 feddans (8,4 hectares)», affirme le directeur des relations publiques d’Asia, M. Ihab Maher. Certains voient dans ces festivités «une atteinte aux principes d’austérité du Ramadan». Les journaux islamistes soulignent notamment que si les organisateurs n’engagent pas de danseurs du ventre, «cela n’empêche pas les clientes de danser en mini-jupes sur les tables ou près des chanteurs». Dans les quartiers populaires, la tradition se perpétue. A Rod El-Farag, Sayeda Zeinab ou Zeinhom, le ministère de la Culture organise des soirées où des chanteurs connus enchantent le public jusqu’à l’aube pour 3 EGP (1 USD). Loin des matières modernes, le tissu coloré traditionnel aux motifs islamiques et les fanousse, lanternes du Ramadan, ajoutent un cachet naturel aux soirées. Elles datent de l’époque des Fatimides (Xe siècle) lorsque les sultans avaient instauré une série de fêtes religieuses publiques. (AFP)
Fixées au pont d’un bateau de croisière, en forme de dôme géant sur le parking d’un hôtel, ou démesurées avec une piscine à l’intérieur, les tentes du Ramadan rivalisent d’originalité en Egypte pour résister à la concurrence féroce. «Elles ont poussé cette année comme des champignons en raison du succès des années précédentes», affirme le propriétaire de...