De nombreuses personnalités condamnent le procès de Garaudy

Les poursuites judiciaires engagées en France contre l’écrivain Roger Garaudy, dont le procès s’ouvrira aujourd’hui, vendredi, à Paris pour «contestation de crime contre l’humanité», a suscité hier encore plusieurs réactions dans les milieux libanais. L’uléma cheikh Mohammed Hussein Fadlallah a estimé que «la liberté d’expression en Occident est un grand mensonge». «Israël a pu créer dans l’inconscient collectif des Occidentaux un sentiment de culpabilité dû au sort réservé aux Juifs sous Hitler», a-t-il souligné. Cheikh Fadlallah a protesté contre le procès de l’écrivain français car «il ne va pas à l’encontre des libertés prônées par la révolution française». «Ceux qui dénoncent les mensonges des Juifs ne bénéficient pas de la liberté d’expression en Occident», a-t-il conclu. Pour sa part, M. Ahmed Soueid, député du Sud, a déclaré que «puisque nous croyons à la réputation de la France comme étant le pays des droits de l’homme, nous ne pouvons que contester le procès de M. Garaudy, symbole international de la pensée et de la culture». Il a souligné que «la France, pays des libertés, a été prise au piège sioniste qui vise à ternir sa réputation». «Nous aurions souhaité que la France ne fasse pas de concessions pour plaire à un mouvement qui commet des crimes atroces au Liban-Sud, au Golan et en Palestine», a-t-il noté. Quant à M. Hussein Yatim, député de Beyrouth, il a déclaré que, «le procès de Garaudy est une atteinte à la liberté d’opinion». «Traduire ce grand penseur en justice va à l’encontre des bases de la révolution française», a-t-il poursuivi. M. Yatim a appelé «l’opinion publique française à faire face au racisme et aux courants néo-facistes». «Ce procès, a-t-il conclu, ne peut pas être séparé de la vague anti-islamique que connaît actuellement l’Occident».