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Actualités - CHRONOLOGIE

A dix jours de la visite du pape à Cuba Le Vatican condamne la grande propriété et réclame une réforme agraire

A dix jours de la visite — déjà abondamment commentée — du pape Jean-Paul II à Cuba, dernier pays communiste d’Occident , le Vatican, a condamné hier avec fermeté la grande propriété et réclamé d’urgence une réforme agraire, dans un document publié par le conseil pontifical pour la justice et la paix. Par ce document qui appelle au respect des droits des peuples indigènes, le Vatican entend répondre à ceux «qui réclament une parole évangélique forte devant des situations scandaleuses, présentes dans presque tous les continents à propos de la propriété et de l’usage de la terre». Le cardinal français Roger Etchegaray, président de ce Conseil, en présentant le document a précisé qu’il concernait d’abord l’Amérique latine, dont en particulier le Brésil, mais pas seulement. Il a cité les cas des Philippines, de l’Australie, de certains pays d’Afrique tels que le Zimbabwe et la Zambie. «Mais, a-t-il ajouté, d’une manière ou d’une autre tous les pays sont touchés par ces questions». «Pour la doctrine sociale de l’Eglise, affirme le document, le processus de concentration de la propriété de la terre est considéré comme un scandale». Condamnant le latifundium «comme intrinsèquement illégitime», il souligne que «la grande propriété terrienne est souvent mal cultivée ou, pire, tenue en réserve sans être cultivée pour des raisons dictées par la spéculation». Les grands propriétaires fonciers et les grandes entreprises sont mises sur la sellette pour ne pas avoir hésité, en exploitant les ressources minières et forestières, «à instaurer un climat de terreur», allant jusqu’à «se débarrasser de certaines personnes dont des responsables d’Eglise». «Les représentants des pouvoirs publics sont souvent directement complices de ces violences», dénonce le document. Le texte condamne également «les injustices insupportables» dues aux «formes d’appropriation indue de la terre» par des «propriétaires ou d’entreprises, parfois soutenues par des organismes de l’Etat». A ces condamnations, il ajoute celles des formes d’exploitation du travail, surtout «lorsque celui-ci est rémunéré par des salaires ou modalités indignes d’un homme». Pour le Vatican, la réforme agraire est une exigence des plus urgentes «à mettre en œuvre» par l’expropriation des domaines insuffisamment cultivés pour les remettre à ceux qui en sont privés, après une indemnisation des propriétaires. Il suggère «de mettre en valeur l’entreprise familiale propriétaire de la terre qu’elle cultive» et demande le respect de la propriété communautaire des indigènes. Evoquant le «signal d’alarme» représenté par l’occupation des terres, «souvent révélatrice de situations intolérables», il met en garde les gouvernements contre «les retards apportés à la réforme agraire» qui «enlèvent toute crédibilité à leurs actions de répression de l’occupation des terres». Le document estime que «le droit à la propriété privée, en soi valable et nécessaire, dont être circonscrit à l’intérieur des limites d’une fonction sociale substantielle de la propriété». (AFP, Reuters)
A dix jours de la visite — déjà abondamment commentée — du pape Jean-Paul II à Cuba, dernier pays communiste d’Occident , le Vatican, a condamné hier avec fermeté la grande propriété et réclamé d’urgence une réforme agraire, dans un document publié par le conseil pontifical pour la justice et la paix. Par ce document qui appelle au respect des droits des peuples...