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Actualités - CHRONOLOGIE

L'autorité y voit une tromperie et l'opposition israélienne un prétexte menant à l'impasse Netanyahu pose de nouvelles conditions pour un redéploiement en Cisjordanie (photo)

Cédant aux exigences des faucons de la droite au sein de la coalition gouvernementale, Netanyahu a imposé hier une nouvelle série de conditions aux Palestiniens et a fait dépendre de leur respect le redéploiement longuement attendu des troupes d’occupation en Cisjordanie. Les Palestiniens ont immédiatement rejeté sans appel les conditions, y voyant une «tromperie» destinée à abuser les Etats-Unis et à permettre à Israël de ne pas appliquer le retrait militaire stipulé par les accords d’autonomie. Dans la foulée, l’opposition travailliste en Israël a accusé de son côté le premier ministre de «chercher un prétexte» pour éviter un retrait militaire en Cisjordanie. «Il semble bien que le gouvernement cherche un prétexte pour éviter un redéploiement militaire, sinon il ne poserait pas de conditions sous forme d’ultimatum», a déclaré à la radio l’ancien premier ministre Shimon Pérès. «Bien entendu les deux parties (Israéliens et Palestiniens) se doivent de respecter les accords conclus, mais lancer des mises en garde ne sert à rien. On a l’impression que le gouvernement veut mener le processus de paix à l’impasse au lieu de chercher une issue», a ajouté M. Pérès. «Les conditions posées par Netanyahu au redéploiement prouvent qu’il n’a nulle intention de l’effectuer», a renchéri le secrétaire général du parti travailliste, le député Raanan Cohen. A Washington ou Netanyahu et Arafat sont attendus le 20 et le 22 janvier pour des entrevues séparées avec le président Clinton, Madeleine Albright, secrétaire d’Etat US, a appelé les deux parties à «prendre des décisions difficiles». Rappelant que le processus d’Oslo «est à la base du processus de paix», Albright a précisé que les Etats-Unis «essaieront de faire en sorte que 1998 soit une année où des pas décisifs soient faits pour assurer une paix durable. C’est le message qu’ils (Israéliens et Palestiniens) vont entendre de notre part», a-t-elle expliqué, faisant allusion aux réunions prévues avec Clinton à la Maison-Blanche, rencontres qui devraient être «celles de la dernière chance», selon Arafat qui s’exprimait ainsi après avoir été reçu hier par le roi Hussein à Amman. En attendant, Benjamin Netanyahu, qui est pressé par les Etats-Unis de mettre en œuvre le redéploiement en Cisjordanie, entend soumettre la liste des conditions de 12 pages la semaine prochaine au président américain Bill Clinton. Le document, présenté comme une longue suite «d’engagements palestiniens non remplis», a été adopté par le Conseil des ministres réuni à Jérusalem, selon un communiqué du gouvernement. Dans la liste figure notamment l’exigence que l’Autorité palestinienne prévienne les attaques anti-israéliennes, en désarmant et en réprimant les groupes qui prônent la poursuite de la lutte armée. Israël réclame parallèlement que le président Yasser Arafat inflige une cure d’amaigrissement à ses forces de sécurité, dont les effectifs outrepasseraient ce qui est prévu dans les accords. Une légende L’Etat juif somme en outre l’OLP d’achever l’annulation des articles de la charte nationale palestinienne qui nient son droit à l’existence. Enfin, Israël dénonce les activités, qu’il juge «illégales», de l’Autorité palestinienne à Jérusalem-Est occupée, et attend qu’elle y mette un terme. Le gouvernement Netanyahu a souligné que le redéploiement promis en Cisjordanie présupposait l’application par les Palestiniens de ces dispositions. «Selon le principe de réciprocité (...), le redéploiement dépend de l’application par les Palestiniens de leurs engagements», indique le communiqué du Conseil des ministres. «La légende qui veut que les Palestiniens n’ont pas rempli leur part des accords est un mensonge», a rétorqué l’un des principaux négociateurs palestiniens, M. Nabil Chaath. L’Autorité palestinienne rejette «à 100%» les conditions posées, qui constituent selon M. Chaath «un truc inventé par Israël pour s’assurer qu’il n’aura pas à appliquer» les accords signés. «Cela vise à tromper les Etats-Unis», a-t-il dit. Les Etats-Unis ont réclamé à Israël un redéploiement «crédible et significatif» des troupes d’occupation, ce qui, selon les médias israéliens, veut dire une évacuation de 12 et 15% de la Cisjordanie. Mais M. Netanyahu, qui a rendez-vous le 20 janvier à Washington avec le président Clinton, ne veut pas aller au-delà de 6 à 8%, selon ces médias. D’après M. Chaath, le premier ministre israélien est dans l’incapacité d’appliquer le retrait auquel il est tenu par les accords, en raison de l’opposition de certains de ses ministres. Grâce à la liste de conditions, M. Netanyahu «peut dire à son extrême-droite qu’il a annoncé un retrait mais qu’il ne sera pas appliqué», a affirmé le ministre palestinien. Actuellement, les Palestiniens exercent leur autonomie, pleine ou limitée, sur quelque 27% de la Cisjordanie. M. Netanyahu a expliqué qu’il avait besoin d’un délai de cinq mois avant d’appliquer le redéploiement envisagé, afin de tester la façon dont les Palestiniens respectent les exigences qui leur sont posées. Le climat sur le front sécuritaire s’est cependant un peu détendu mardi avec l’annonce qu’une coopération israélo-palestinienne avait permis le démantèlement d’un réseau du mouvement intégriste Hamas, qui confectionnait des bombes en vue de perpétrer des attentats anti-israéliens. (AFP-Reuters)
Cédant aux exigences des faucons de la droite au sein de la coalition gouvernementale, Netanyahu a imposé hier une nouvelle série de conditions aux Palestiniens et a fait dépendre de leur respect le redéploiement longuement attendu des troupes d’occupation en Cisjordanie. Les Palestiniens ont immédiatement rejeté sans appel les conditions, y voyant une «tromperie» destinée...