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Actualités - CHRONOLOGIE

Alger présente la visite de la troïka comme un soutien à sa politique

Le gouvernement algérien présente la visite de la troïka européenne comme une volonté de coopération à la lutte antiterroriste et n’a fait aucune concession à la communauté internationale sur l’aide humanitaire ou l’envoi d’une mission d’enquête sur les tueries. Le chef de la diplomatie Ahmed Attaf a de ce fait tenté de «banaliser» cette visite, considérée par les milieux diplomatiques comme un premier geste «d’ouverture», en intervenant à la télévision. En acceptant, sous conditions, une visite de la troïka, le gouvernement affiche de nouveau sa volonté de ne pas paraître se «fermer» à la communauté internationale. A la fin de l’année dernière, M. Attaf avait déjà rejeté toute idée d’enquête internationale lors d’une visite en Europe, mais expliqué qu’Alger était d’accord pour recevoir une délégation du Parlement européen, dans le cadre de rapports «normaux». La visite de la troïka doit s’inscrire dans le cadre d’un dialogue politique «ordinaire» avec l’UE, a de nouveau expliqué le ministre, malgré les circonstances dramatiques qui l’entourent. Il a pris soin de «baliser» strictement le cadre de cette visite pour ne pas donner l’impression, notamment à son opinion publique, que son pays cédait aux pressions et acceptait une «ingérence» dans ses affaires. Au contraire, a expliqué M. Attaf, l’Algérie n’a cessé de demander une «coopération» aux pays européens dans le cadre de la lutte antiterroriste. La visite de la troïka, «si elle s’inscrit dans ce cadre», est donc la «bienvenue», a-t-il assuré. Le gouvernement devrait à cette occasion réitérer sa demande aux pays européens pour qu’ils luttent plus activement contre les réseaux de soutien au «terrorisme» et cessent d’héberger sur leur sol des responsables islamistes. Mercredi, le gouvernement avait expliqué que l’Algérie représentait en quelque sorte un rempart dans la lutte contre le terrorisme en se battant «pour elle-même et pour les autres». L’aide humanitaire Le ministre des Affaires étrangères a réaffirmé par ailleurs que son pays n’avait sollicité «aucune aide humanitaire». Au moment où les Européens se demandent comment ils pourraient aider les civils, les autorités algériennes veulent démontrer qu’elles sont parfaitement en mesure de se charger des victimes. Le Croissant-Rouge algérien a d’ailleurs indiqué qu’il envoyait 50 tonnes de vivres, tentes et couvertures pour les déplacés. M. Attaf a aussi rejeté toute idée que les discussions avec la troïka puissent porter sur le «dialogue politique entre les différentes parties algériennes». «Le dialogue pour la concorde nationale s’est bel et bien déroulé en Algérie, a duré plus de deux ans et a abouti au parachèvement de l’édifice institutionnel légitime», a-t-il expliqué. Mais le ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel a déclaré vendredi que les conditions d’un dialogue doivent être créées au moins avec ceux que l’on peut décrire comme des «islamistes démocrates», une déclaration susceptible de froisser de nouveau Alger. Il a également réaffirmé que l’offre de discussions portait aussi sur «l’aide humanitaire». M. Attaf a par ailleurs de nouveau catégoriquement écarté toute éventualité d’une mission d’enquête internationale, comme l’avaient souhaité les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui assume la présidence de l’UE. «La situation en Algérie est claire. Il existe un Etat debout qui lutte contre le terrorisme avec ses moyens légitimes et il n’y a aucune confusion ni doute qui nécessitent enquête», selon M. Attaf. Il a opposé un démenti «le plus formel» sur le fait qu’Alger ait accepté une telle mission. Le porte-parole du département d’Etat américain James Rubin avait assuré mardi qu’Alger serait en fait prêt à accepter la visite d’un rapporteur sur les droits de l’Homme. L’Algérie n’acceptera «jamais ce genre d’initiative», a martelé M. Attaf. Le ministre a enfin précisé que le seul engagement de l’Algérie dans ce domaine était que son pays déposerait en mars aux Nations Unies un rapport sur la situation des droits de l’Homme.
Le gouvernement algérien présente la visite de la troïka européenne comme une volonté de coopération à la lutte antiterroriste et n’a fait aucune concession à la communauté internationale sur l’aide humanitaire ou l’envoi d’une mission d’enquête sur les tueries. Le chef de la diplomatie Ahmed Attaf a de ce fait tenté de «banaliser» cette visite, considérée par...