Mouvement de protestation estudiantin (photo)

En signe de protestation contre l’interdiction gouvernementale des émissions politiques par satellite, des sit-in ont été organisés hier dans quelques universités, dont l’Université Saint-Joseph. Le sit-in à l’USJ a duré deux heures le matin, avec interruption des cours. Les étudiants ont voulu ainsi marquer leur refus de ce qu’ils considèrent comme une répression des libertés. Des étudiants interrogés ont souligné que «le mouvement pourrait s’élargir à n’importe quel moment si nous le jugeons nécessaire». Ils ont toutefois précisé que leur action resterait limitée si les médias concernés ne réagissaient pas de façon plus marquée. Les étudiants ont pris contact avec plusieurs organisations syndicales relevant que «les syndicats ne semblaient pas très enthousiastes pour mener une campagne contre la décision, ne la jugeant pas assez grave pour cela». Quelles sont leurs revendications? «Notre seul but est de préserver la liberté», ont-ils déclaré, «il ne nous reste rien d’autre, et il faut nous y accrocher». Que pensent-ils de la décision de permettre la diffusion de l’entrevue avec le général Michel Aoun à la MTV? «C’est très rusé de la part des dirigeants, ils essaient ainsi de diviser les rangs des étudiants, mais ils ne réussiront pas». Quelles que soient les conséquences de ce mouvement limité, les étudiants ont tenu à préciser que les contacts sont solides entre les mouvements estudiantins dans les universités, et que les décisions sont prises en commun. Ces contacts entre les étudiants des différentes universités du Liban ont été établis, rappelons-le, lors des quatre jours de sit-in et de manifestations estudiantines déclenchées fin décembre, suite à l’interdiction de l’interview du général Michel Aoun à la MTV. A noter enfin que des groupes estudiantins proches du premier ministre Rafic Hariri ont distribué dans certains établissements des tracts favorables à la décision gouvernementale.