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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sphinx entame la nouvelle année ragaillardi par sept ans de restauration


Le Sphinx va entamer la nouvelle année, la 4.600e de sa longue histoire, ragaillardi par sept ans de restauration et riche de 100.000 nouvelles pierres.
Depuis quelques jours, les échafaudages qui emprisonnaient la mystérieuse statue à corps de lion et tête d’homme — celle du roi Khephren — ont enfin été retirés.
Le Sphinx, qui monte la garde devant les Pyramides de Guizeh au sud-ouest du Caire, n’a certes pas retrouvé son nez, qui aurait été détruit par des tirs de canon mamelouks au XVIIIe siècle, ni sa barbe dont une partie tombée dans le sable a été volée au XIXe siècle par un amateur européen et se trouve au British Museum de Londres.
Mais son corps et ses pattes sont revigorés par l’injection de cent mille pierres, la plupart de petite taille, installées sans aucun ciment contrairement aux restaurations antérieures qui, alliées à la pollution et à l’érosion, avaient fini par ronger la pierre.
L’alerte avait été donnée en 1988, lorsqu’un bloc s’était détaché de l’épaule droite, sept ans après la chute d’une partie de la maçonnerie protégeant sa patte postérieure gauche.
Après six mois d’études en 1989 par l’Institut américain Paul Getty, les travaux de restauration ont débuté en 1990. Cette fois, les experts égyptiens n’ont utilisé que du calcaire, comme la roche dans laquelle a été taillé le Sphinx sous la IVe dynastie (2620-2500 avant JC).
«C’est comme une transfusion», explique le directeur des Antiquités pour les Pyramides, M. Ahmed al-Haggar: «Il faut utiliser le même groupe sanguin sous peine de mort».
Pour le cou, on a appliqué deux couches, épaisses de 8 cm chacune, d’un mélange liquide reprenant la composition du calcaire. «Ce revêtement devrait tomber d’ici une dizaine d’années», reconnaît M. Haggar.
«Mais c’était la seule solution, car il s’agit d’une partie très délicate et très touchée par les erreurs des restaurations antérieures ou l’érosion, surtout éolienne».
Le reste tiendra en principe beaucoup plus longtemps. Le visage, surmonté du cobra protecteur, n’a pas été touché. De toutes façons, le Sphinx, qui subit des restaurations depuis l’époque pharaonique, aura toujours besoin d’être soigné.
«C’est le plus ancien malade du monde, il faut tout le temps être à son chevet», aime à dire Zahi Hawass, directeur des antiquités des plateaux de Guizeh et Saqqara.
Les visiteurs étrangers qui n’ont pas été dissuadés par la mort de 58 touristes, notamment Suisses, Japonais et Britanniques, sous les balles islamistes le 17 novembre à Louxor, pourront désormais prendre de belles photos d’«Abou al-Hol» (le Père de la terreur, selon son nom arabe). Et les amateurs de méditations se plongent dans leur rêverie sans être dérangés par les sifflements du vent dans les échafaudages. (AFP)
Le Sphinx va entamer la nouvelle année, la 4.600e de sa longue histoire, ragaillardi par sept ans de restauration et riche de 100.000 nouvelles pierres.Depuis quelques jours, les échafaudages qui emprisonnaient la mystérieuse statue à corps de lion et tête d’homme — celle du roi Khephren — ont enfin été retirés.Le Sphinx, qui monte la garde devant les Pyramides de Guizeh...