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Actualités - CHRONOLOGIE

Les occidentaux déterminés à user de leurs pouvoirs face au blocage des institutions en Bosnie

Les ultra-nationalistes bosno-serbes ont refusé obstinément ce week-end de partager le pouvoir avec les partisans de la présidente Biljana Plavsic, bloquant par leur intransigeance la mise en place des institutions de l’entité serbe de Bosnie et s’attirant aussitôt une sévère mise en garde de la communauté internationale. Après dix heures de querelles de procédure et de débats stériles sur l’ordre du jour, le Parlement de la Republika Srpska (RS) issu des législatives anticipées des 22 et 23 novembre s’était séparé samedi soir en ajournant sa séance au 12 janvier (VOIR AUSSI P. 8).

La communauté internationale a sommé les nouveaux élus serbes bosniaques, sous peine de sanctions voilées, de s’atteler dans l’urgence à un ambitieux programme de gouvernement, montrant qu’elle est décidée à user des pouvoirs élargis dont elle vient de se doter pour forcer la réconciliation en Bosnie.
Adressé au Parlement de la Republika Sprska (RS, l’entité serbe), réuni samedi à Bijeljina (Nord-Est) pour sa session inaugurale, l’avertissement a aussi valeur pour les communautés musulmane et croate: réunis à Bonn au début du mois, les pays impliqués dans le processus de paix, exaspérés par les blocages de tous bords, ont autorisé le haut représentant civil en Bosnie à prendre des «mesures contraignantes» en cas de désaccords persistants. Ce que le haut représentant, Carlos Westendorp, a fait immédiatement en imposant des dispositions législatives bloquées par les institutions centrales.
En tête du programme en dix points qui devra être engagé par les élus serbes «dans le mois à venir», a averti le bureau de M. Westendorp, figurent «l’exécution des mandats d’arrêt» contre les criminels de guerre présumés et la mise en place «des conditions globales pour le retour des réfugiés».
En d’autres termes, les deux dossiers-clé qui, depuis deux ans, bloquent la réunification de la Bosnie-Herzégovine voulue par l’accord de paix de Dayton, et dans lesquels les ultra-nationalistes serbes sont désignés comme principaux responsables.
Les autres dispositions réclamées sont l’ouverture de liaisons ferroviaires et par bus et des télécommunications avec l’autre entité, la Fédération croato-musulmane, l’adoption de lois économiques préalables à une aide financière internationale ou la mise en place d’un système unique d’immatriculation des voitures.

Les trois communautés visées

S’adressant sans les nommer aux ultra-nationalistes serbes, l’un des deux adjoints de M. Westendorp, l’Allemand Hans Schumacher, les a avertis qu’un refus de collaborer exposerait la population de la RS «à la misère économique, la détresse et l’isolement international».
«Le train prend de la vitesse, n’arrivez pas trop tard», a lancé M. Schumacher. Mais, pour tout résultat, la session du Parlement a été ajournée, les ultra-nationalistes, bien que sans majorité, ayant refusé de partager le pouvoir avec les partisans de la présidente de la RS, Biljana Plavsic, soutenue par les capitales étrangères.
Sans mentionner explicitement quelles sanctions pourraient être appliquées, le diplomate a réaffirmé que la communauté internationale était «décidée à contrer toutes les tentatives de division».
Le surcroît d’autorité décidé à Bonn les 9 et 10 décembre vise d’ailleurs les trois communautés, les Serbes de Bosnie n’étant pas les seuls à faire obstacle à la réunification.
M. Westendorp a usé pour la première fois de ces pouvoirs élargis le 16 décembre, imposant autoritairement une loi sur la citoyenneté bloquée au Parlement central, dans un premier temps par les députés serbes, puis par les Musulmans. Le 24 décembre, il a de la même manière imposé une loi sur les tarifs douaniers ainsi que l’établissement de l’organisme destiné à coordonner le déminage sur le territoire bosniaque.
Les remarques de Bill Clinton, en visite à Sarajevo le 22 décembre, ont bien été adressées «aux trois communautés», a lui-même reconnu le président musulman bosniaque Alija Izetbegovic. Le président américain, a dit cette semaine M. Izetbegovic, s’est ainsi inquiété «de ce que les Musulmans», première communauté par le nombre, «tentent de dominer la Bosnie-Herzégovine».
Et il ne fait pas de doute que la mise en demeure de livrer les criminels de guerre à la justice internationale, priorité numéro un édictée aux élus serbes, s’adresse elle aussi à tous, comme l’a démontré la dernière opération en date de l’OTAN, le 18 décembre, contre deux Croates de Bosnie recherchés par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye.

Les ultra-nationalistes bosno-serbes ont refusé obstinément ce week-end de partager le pouvoir avec les partisans de la présidente Biljana Plavsic, bloquant par leur intransigeance la mise en place des institutions de l’entité serbe de Bosnie et s’attirant aussitôt une sévère mise en garde de la communauté internationale. Après dix heures de querelles de procédure et de...