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Actualités - REPORTAGE

Le service de l'enfant au foyer Soutenir la famille, cellule sacrée... (photos)

A quelques mètres de la place d’Antélias, sur la route qui mène à Bickfaya, face à l’archevêché maronite, une ancienne maison en pierre abrite, depuis bientôt 20 ans, le Service de l’enfant au foyer (SEF). Créée en 1978, cette association soutient l’orphelin, mais aussi sa famille tout entière, notamment la mère-veuve.

Trois assistantes sociales assurent aujourd’hui le service. Marcelle Daou, Rita Kazan et Marie-Thérèse Najjar sont chacune en charge de 25 familles (Dora, Metn, Kesrouan, Jbeil, Amchit, Batroun.... ).
«Le travail se fait surtout avec la maman», explique Marcelle Daou, directrice et responsable du service des bourses. «Nous lui offrons une formation, nous l’épaulons dans la prise en charge de ses enfants, nous l’assistons dans les problèmes juridiques et médicaux, nous essayons de l’orienter côté budget. D’autre part, nous accompagnons les enfants jusqu’à leur entrée dans la vie active et assurons une bourse aux aînés des familles, depuis 1981-1982».
Le SEF travaille en collaboration avec la Croix-Rouge, des médecins, un hôpital... «Nous ne limitons pas notre action dans le temps», ajoute Marie-Thérèse Najjar. «Le SEF aide la famille jusqu’à ce qu’elle puisse se prendre en charge et offre un soutien personnalisé à chacun de ses membres. Cela peut durer dix ans».

Historique

En visite au Liban en 1977, Suzanne Masson, fondatrice de l’association française Mouvement pour les Villages d’Enfants (M.V.E.) se sent interpellée par la situation des orphelins libanais. Ils étaient alors plus de 40.000, appartenaient souvent à des familles nombreuses, déplacées, aux mères très jeunes et sans métier. D’autre part, il n’y avait pas assez d’orphelinats et l’O.D.S. (Office de Développement social) ne s’occupait que de quelques enfants, qu’il séparait par ailleurs de leurs familles.
Suzanne Masson rencontre alors plusieurs personnes en contact avec l’archevêché d’Antélias. Le SEF est créé.
Il se distingue par le fait qu’il considère que la famille est primordiale: la cellule familiale est donc préservée coûte que coûte. Le Service de l’enfant au foyer lui apporte assistanat et aide matérielle.
Le SEF naît donc dans les locaux de l’archevêché,et démarre avec 20 familles, prises en charge par une seule assistante sociale. Il s’installe ensuite dans un local indépendant, définitif, de l’autre côté de la route.
La formule semble idéale, l’action s’élargit: colonies d’été, fêtes de Noël, aides scolaires importantes, programme «ados» (pris en charge par un éducateur), sorties avec les mamans à l’occasion de la fête des mères, etc.

Problème

Tout va pour le mieux tant que le SEF est subventionné à 100% par la France. Mais à partir de 1992, le Liban n’étant plus en guerre, l’aide française commence à diminuer. «Aujourd’hui, nous apportons aux familles dont nous nous occupons la même qualité d’écoute et de soutien mais une aide matérielle nettement moins importante. Il nous faut trouver un moyen d’autofinancement», indique Marie-Thérèse Najjar.
Tâche qui s’avère difficile, d’autant que l’association est peu connue. «Nous existons depuis 20 ans mais nous n’avons jamais demandé d’aide locale, puisque nous n’en avions pas besoin», ajoute Marcelle Daou. «De plus, nous travaillons dans l’ombre, car nous tenons avant tout à préserver l’intimité des familles». Des idées germent alors, notamment celle de parrainages. Plusieurs parrains offrent un soutien plutôt moral: 25.000 LL par enfant par mois. Pour Noël, des ateliers de travaux manuels sont créés. Les mamans, mais aussi les jeunes et les assistantes sociales... tout le monde met la main à la pâte. Les travaux sont ensuite vendus. A Pâques, rebelote avec les maamouls... Des déjeuners au profit du SEF sont également organisés. «Cette année, une nouvelle idée vient s’ajouter au programme, une «Journée de l’amitié» sur le thème de Noël, le 7 décembre, dans la grande salle de l’église Saint-Elie d’Antélias», dit-elle. Animation pour les enfants, jeux, kermesse, clown, grimage, ....les tout-petits pourront venir s’amuser en famille. «C’est un moyen de faire connaître notre action et de solliciter les gens de manière agréable».
«Depuis la fondation du SEF, nous n’avons eu aucun cas de délinquance, de drogue, etc. Aucun enfant n’a «mal tourné», indique Rita Kazan. «Pour les femmes, contrairement à ce que beaucoup pensent, elles ne deviennent pas dépendantes. Au contraire, elles s’épanouissent, reprennent confiance en elles-mêmes ou apprennent à devenir indépendantes et responsables. C’est elles qui nous disent un jour: «Je n’ai plus besoin d’aide, il faut maintenant que quelqu’un d’autre en profite». Toutefois, elles continuent de nous rendre visite»
En effet, autre caractéristique du SEF: l’ambiance familiale. «Nos anciens ou actuels protégés se sentent ici chez eux», poursuivent les trois assistantes. «Ils viennent en visite, boire un café...Une trentaine de jeunes se réunissent une fois par mois pour nous aider. L’animation des réunions regroupant les enfants des familles aidées est assurée par le comité des anciens boursiers. Aujourd’hui, nous ne limitons plus au travail d’assistante sociale. Nous sommes prêtes à tout pour ne pas nous arrêter».
En si bon chemin...
Natacha SIKIAS


A quelques mètres de la place d’Antélias, sur la route qui mène à Bickfaya, face à l’archevêché maronite, une ancienne maison en pierre abrite, depuis bientôt 20 ans, le Service de l’enfant au foyer (SEF). Créée en 1978, cette association soutient l’orphelin, mais aussi sa famille tout entière, notamment la mère-veuve. Trois assistantes sociales assurent aujourd’hui le...