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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad ouvre les sites présidentielles à l'UNSCOM Paris favorable à un élargissement conséquent de l'accord pétrole contre nourriture (photo)

Au bout de vingt-quatre heures où, une fois de plus, on aura frôlé la crise, tout est rentré dans l’ordre entre l’Irak et l’ONU. Bagdad a annoncé avoir décidé d’ouvrir les palais du président Saddam Hussein à des représentants des pays membres de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien — et non pas aux inspecteurs de cet organisme —, alors que les Etats-Unis continuaient d’estimer que la crise est loin d’être terminée et que la France se prononçait pour «un élargissement conséquent» de l’accord «pétrole contre nourriture».

«Nous avons décidé de lancer des invitations à deux délégués de chaque pays représenté au sein de l’UNSCOM, ainsi qu’à cinq délégués — des experts et des diplomates — de tous les pays membres du Conseil de Sécurité, et de les accueillir dans les palais et sites (présidentiels) pour une semaine ou plus, ou pour un mois, selon le désir de chacun d’eux», selon un communiqué diffusé par les instances dirigeantes en Irak, publié par l’agence officielle INA.

Cette décision a été prise «afin de porter de nouveaux coups aux mensonges proférés par les responsables américains et pour démasquer la politique américaine mensongère et irresponsable», ajoute le communiqué conjoint du Conseil de commandement de la révolution (CCR), la plus haute instance dirigeante que préside M. Saddam Hussein, et la direction du parti Baas au pouvoir.

La décision irakienne «est également une réplique aux espions des Etats-Unis, qui ne pourront pas réaliser leur rêve et se vanter d’inspecter les palais du peuple, sous la menace des Etats-Unis ou sous leur influence au sein de l’UNSCOM», souligne le communiqué.

L’accès des inspecteurs de l’UNSCOM aux «sites présidentiels» irakiens constitue une nouveau sujet de tension entre l’Irak et les Etats-Unis qui exigent une liberté de mouvement totale pour les experts internationaux.

Washington avait fait état mardi de 78 «sites présidentiels» interdits aux inspecteurs de l’UNSCOM. Bagdad affirme que seuls trois de ces sites qualifiés de «symboles de la souveraineté nationale» de l’Irak étaient interdits à ces inspecteurs.



Il n’en reste pas moins que les Etats-Unis considèrent que la crise est loin d’être terminée et ils maintiennent la pression sur le plan militaire, rejetant ainsi les arguments avancés par la Russie qui préconise un déblocage rapide de la situation.
«Je pense qu’il est trop tôt à l’heure actuelle pour parler d’une réduction complète» des effectifs américains déployés ces dernières semaines dans le Golfe et de dire que «la crise est terminée», a répété mercredi le commandant en chef du commandement central américain, le général Anthony Zinni.
«La situation est encore loin d’être terminée (...). Nous avons l’intention de rester fermes (...). Pas de carottes, pas de concessions», avait déclaré mardi le secrétaire américain à la Défense, William Cohen.
Pourtant, selon le ministre français des A.E. Hubert Védrine, la France est «extrêmement favorable à un élargissement conséquent du dispositif» pétrole contre nourriture.
«Mon pays était parmi les pays occidentaux à la pointe de ceux qui ont poussé pour la mise en place du système pétrole contre nourriture, qui a précisément comme première fonction d’apaiser les souffrances des populations civiles» irakiennes, a déclaré M. Védrine au cours d’une conférence de presse avec son homologue égyptien Amr Moussa.
«Dans la phase actuelle, nous sommes extrêmement favorables à un élargissement conséquent de ce dispositif», a-t-il souligné.
Il a également appelé le Conseil de Sécurité de l’ONU à plus de clarté concernant l’Irak et à «ne pas agir ou parler comme s’il y avait des résolutions cachées».
Sur le terrain, les experts de l’ONU ont mené mercredi une nouvelle journée d’inspections sans encombre, alors que Bagdad les avertissait qu’il ne pourrait coopérer pleinement avec eux s’ils ne changeaient pas leurs méthodes.
«Les inspections ont été menées sans problèmes et sans incidents», a déclaré à Bagdad l’assistant spécial du directeur du bureau de la commission spéciale chargée de désarmer l’Irak (UNSCOM), M. Alain Dacey.
Pour sa part, le chef de l’organisme irakien de surveillance nationale, chargé des relations avec l’UNSCOM, le général Houssam Mohammad Amine, a indiqué que «treize équipes d’experts ont inspecté 19 sites dans différents endroits en Irak».
Toutefois, le quotidien officiel «Al-Joumhouriya» a averti que «la coopération entre l’Irak et l’UNSCOM ne sera ni transparente, ni stable ni fructueuse si les équipes d’inspecteurs sont toujours utilisées pour porter atteinte à l’Irak et servir les objectifs américains».
«L’ONU, et le Conseil de Sécurité en particulier, doivent réaliser que l’Irak ne permettra plus que se répète la comédie des équipes d’inspections semblables à des tribunaux d’inquisition», a ajouté le journal.
Au bout de vingt-quatre heures où, une fois de plus, on aura frôlé la crise, tout est rentré dans l’ordre entre l’Irak et l’ONU. Bagdad a annoncé avoir décidé d’ouvrir les palais du président Saddam Hussein à des représentants des pays membres de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement irakien — et non pas aux inspecteurs de cet organisme —,...