M. Atallah avait été appréhendé le 23 décembre 1996 dernier à Beyrouth par les services de renseignements de l’armée libanaise lors des rafles opérées à l’époque dans les rangs de l’opposition chrétienne à la suite d’un attentat contre un autobus syrien à Tabarja. Il avait été libéré sous caution le 6 janvier 1997. Il avait été toutefois déféré devant le tribunal militaire pour «contact avec des agents d’Israël». Le procès devait avoir lieu le 25 juin. Il a été reporté au 10 octobre puis au 5 décembre prochain.
Battu et soumis
à des menaces
M. Atallah était arrivé en France en juin dernier, via l’Allemagne. Dans une conférence de presse tenue au siège de l’association «Reporters sans frontières», à Paris, peu après son arrivée en France, il avait indiqué avoir été battu et soumis à des menaces pendant et après sa détention. M. Atallah avait notamment été roué de coups par des inconnus à Achrafieh. C’est à la suite de cet incident qu’il avait quitté Beyrouth pour la capitale française.
C’est la première fois, note-t-on, que la France accorde l’asile politique à un journaliste libanais.
Reporters sans
frontières réclame
la libération de Chamiyé
A signaler, par ailleurs, que Reporters sans frontières (RSF) a réclamé hier la libération du journaliste Tony Fouad Chamiyé, condamné la veille à un an de prison pour «collaboration avec l’ennemi» israélien.
Dans une lettre ouverte au premier ministre Rafic Hariri, l’organisation de défense des journalistes, basée à Paris, a demandé «un geste de bonne volonté à l’égard de la communauté internationale en procédant à la libération de Tony Chamiyé, qui a déjà effectué la moitié de sa peine».
RSF a rappelé que M. Chamiyé «n’avait été présenté au juge d’instruction que plusieurs jours après son arrestation et qu’il avait été contraint de signer ses aveux».
Journaliste à «ICN» puis à MTV» depuis 1994, M. Chamiyé avait été arrêté en mars dernier, rappelle-t-on.
Agé de 38 ans, il avait été accusé d’avoir rassemblé jusqu’à son arrestation des enregistrements vidéo montrant les opérations du Hezbollah, et de les avoir vendus à un autre accusé, qui les faisait parvenir aux agents des services de renseignements israéliens.
Une copie de cette lettre adressée au président Hariri a été également remise à l’ambassade de France à Beyrouth, à l’organisation Amnisty international, au CICR, à la Commission des droits de l’homme aux Nations Unies, à la Fédération internationale des droits de l’homme et à l’UNESCO.
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