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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Lire en français et en musique 97 Jacques Salomé : un jardinier des relations humaines (photo)

Auteur de 24 ouvrages sur la communication («T’es toi quand tu parles», «Heureux qui communique», «Papa, maman, écoutez-moi vraiment»... et récemment «Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE», Jacques Salomé est, comme il aime à se définir, un «jardinier des relations humaines». Un psychosociologue-poète, bon papa, d’une sensibilité extraordinaire. Dans son dernier livre, «Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE», il dit, comme on tirerait une sonnette d’alarme: «Je crois profondément que la communication relationnelle sera la matière première la plus précieuse pour les hommes et les femmes du XXIe siècle». «Pour être à l’écoute de nos enfants», c’est le thème qu’il a développé hier au Beirut Hall, face à un auditoire captivé.
La tête auréolée d’une couronne blanche, le visage lumineux, les yeux brillants, Jacques Salomé est un passionné, au sourire d’enfant, qui parle avec les mains, avec les bras... et qui va droit au coeur du sujet.
Il dénonce «l’incroyable malentendu qui existe aujourd’hui entre les enfants et les parents». Malentendu dû d’abord au fait qu’«avec le développement de l’information, la communication intime s’est raréfiée», dit-il. Deuxième phénomène: «L’irruption d’un élément étranger (la télévision -outil fabuleux mais mal utilisé) dans l’intimité de chaque famille a pour conséquence le développement de la communication implicite au détriment de la communication explicite». Enfin, un troisième point: «Les ex-enfants issus de la guerre — et qui sont aujourd’hui à leur tour parents — ont tellement magnifié leurs enfants qu’ils ont voulu tout leur donner», souligne Jacques Salomé. «Or les parents sont là pour répondre aux besoins des enfants et non pas à leurs désirs. Cela est plus violent qu’on ne le croit», poursuit-il. «Cela a transformé les enfants en consommateurs et diminué leur seuil de frustration. La cause de la violence dans les écoles est dû au fait que les enfants ont un seuil de frustration très bas. Car on a élevé ces «enfants du désir» en répondant à leurs désirs».

Mettre en commun

Etayant ses propos d’exemples concrets, simples, presque banals, puisés dans la vie quotidienne, le psychosociologue dénonce ensuite le «terrorisme relationnel («si tu m’aimais, tu devrais sentir cela, faire cela...»), plus violent que le terrorisme politique. Cela se passe au quotidien», dit-il, «à la table familiale, dans le domaine conjugal. Il y a une violence endémique dont ce qu’on voit à la télé n’est qu’un pâle reflet».
«Je me bats depuis 30 ans pour qu’on enseigne la communication à l’école, comme une matière à part entière», ajoute Jacques Salomé. «Il faut apprendre à nos enfants à «mettre en commun»».
Ces enfants qui apprendraient à l’école la communication, ne devraient-ils pas trouver, en leurs parents, un «répondant»?
«Ma thèse», répond Salomé, «est que nous sommes toujours trois dans une relation: vous, moi, et la relation qui existe entre nous, symbolisée par une écharpe. Je ne suis responsable que de mon bout d’écharpe, mon «bout» de la relation». Et d’ajouter: «Un jour, les enfants diront: Maman, mes difficultés scolaires sont «chez moi». Ton inquiétude que tu me déposes tous les matins sur les épaules est «chez toi». Prends soin de ton inquiétude».
Arrêter de «faire pour» les enfants et essayer de «faire avec»; amener l’enfant à devenir autonome. Jacques Salomé déclare avoir tout appris de ses cinq enfants. «J’ai une incroyable reconnaissance envers eux», dit-il. «Sans eux, je ne serai pas l’homme que je suis aujourd’hui. Ils m’ont bousculé, ils m’ont délogé de mes croyances. Ce qu’ils m’ont appris, ce que j’ai vécu, je l’ai mis dans les six livres que j’ai consacrés aux enfants».
Si simplement, mais si joliment raconté...

Natacha SIKIAS
Auteur de 24 ouvrages sur la communication («T’es toi quand tu parles», «Heureux qui communique», «Papa, maman, écoutez-moi vraiment»... et récemment «Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE», Jacques Salomé est, comme il aime à se définir, un «jardinier des relations humaines». Un psychosociologue-poète, bon papa, d’une sensibilité extraordinaire. Dans son dernier livre,...