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Actualités - CHRONOLOGIE

En décidant d'expulser les experts américains de l'UNSCOM Bagdad engage une épreuve de force avec Washington et l'ONU (photo)


L’Irak ne veut plus d’experts américains au sein de l’UNSCOM, la commission spéciale de l’ONU chargée de la supervision du désarmement. Le gouvernement leur a donné jusqu’au 5 novembre pour quitter le pays. Toutefois, Bagdad n’a pas été — du moins dans l’immédiat — jusqu’à rompre avec l’organisation internationale.
La riposte ne s’est pas fait attendre: l’UNSCOM a aussitôt fait savoir qu’elle suspendait «temporairement» ses activités, tandis que Washington, bientôt imité par Paris, qualifiait d’«inacceptable« la décision irakienne, avertissant qu’elle pourrait avoir «de graves conséquences». De son côté, le Conseil de Sécurité devait lancer un sévère avertissement à l’Irak pour le contraindre à revenir sur sa décision.
A Washington, le porte-parole du département d’Etat James Rubin a jugé qu’il s’agissait d’«un défi lancé à l’autorité du Conseil de Sécurité», ajoutant que les Etats-Unis en discutaient avec leurs alliés et d’autres membres du Conseil.
A l’évidence, l’Irak a tenté de diviser le Conseil de Sécurité en prenant la décision d’expulser les experts américains.
Le Conseil de commandement de la révolution irakienne, la plus haute instance du pouvoir présidée par Saddam Hussein, a indiqué dans un communiqué avoir «décidé de ne plus traiter avec ceux qui ont la nationalité américaine au sein de l’UNSCOM» pour protester contre «le rôle américain» dans l’adoption de la résolution 1134 du Conseil de Sécurité qui menace l’Irak d’un durcissement des sanctions internationales.
Cette décision restera en vigueur «jusqu’à ce que les États-Unis reconsidèrent leur politique injuste et leur attitude agressive (...) ainsi que leurs activités d’espionnage» en Irak, a ajouté le CCR.
Dans un message adressé au président en exercice du Conseil de Sécurité, M. Tarek Aziz, vice-premier ministre, a envoyé une liste de plus de 700 Américains travaillant pour l’UNSCOM.
Depuis la création de l’UNSCOM en 1991, l’Irak a accusé à plusieurs reprises certains de ses membres d’espionnage pour le compte des Etats-Unis.
Devant le Parlement, M. Aziz s’en était pris publiquement la semaine dernière au général Scott Ritter, l’accusant de «créer des problèmes» à chacune de ses missions en Irak.
Le président de la commission spéciale, l’Australien Richard Butler, doit se rendre le 7 novembre à Bagdad en compagnie de son adjoint, l’Américain Charles Duelfer.
Le communiqué irakien demande également à l’UNSCOM de remplacer l’avion espion américain U-2 et d’utiliser un appareil d’un autre pays, à désigner de commun accord avec Bagdad, pour survoler le territoire irakien.
La direction irakienne a cependant choisi de ne pas rompre totalement les ponts avec l’UNSCOM, comme l’avait recommandé le Parlement le week-end dernier.
«Malgré sa colère et son amertume, l’Irak a décidé de continuer à coopérer de façon constructive avec l’UNSCOM, dans le respect de sa souveraineté, de sa sécurité nationale et de sa dignité», souligne le communiqué.
La poursuite de la coopération avec l’UNSCOM a été décidée pour donner «une occasion supplémentaire» aux membres du Conseil de Sécurité, qui ont adopté une attitude équilibrée, «d’agir en vue de lever dans un délai rapproché l’embargo» imposé à l’Irak depuis son invasion du Koweit, en août 1990.
Mardi, Paris et Moscou avaient averti l’Irak de ne pas défier les Nations Unies. La France, la Russie et la Chine s’étaient abstenues jeudi dernier lors du vote au Conseil de Sécurité de la résolution 1134, qui prévoit d’interdire de voyage une série de responsables irakiens la prochaine fois que l’Irak empêcherait l’UNSCOM d’inspecter ses sites.


L’Irak ne veut plus d’experts américains au sein de l’UNSCOM, la commission spéciale de l’ONU chargée de la supervision du désarmement. Le gouvernement leur a donné jusqu’au 5 novembre pour quitter le pays. Toutefois, Bagdad n’a pas été — du moins dans l’immédiat — jusqu’à rompre avec l’organisation internationale.La riposte ne s’est pas fait attendre:...