Le pape fait un bilan sévère du XXe siècle

Jean-Paul II a fait un bilan sévère des fautes et des mérites du XXe siècle devant deux cent mille fidèles rassemblés pour la messe qu’il célébrait à Bologne, dimanche matin, à la conclusion du 23e congrès eucharistique italien.
«C’est un siècle, a-t-il déclaré, au cours duquel de graves atteintes ont été portées, sur une échelle planétaire, à l’homme dans la vérité de son être».
«Au nom d’idéologies totalitaires et mensongères, ce siècle a sacrifié des millions de vies humaines. Au nom d’une pseudo liberté, on continue à supprimer des êtres humains, pas encore nés et innocents», a-t-il ajouté, en dénonçant avec force la «folie meurtrière» des champs d’extermination nazis et soviétiques, mais aussi la diffusion de l’avortement légalisé.
«Au nom d’un bien-être qui ne sait pas tenir ses promesses de bonheur, nombreux sont ceux qui ont pensé qu’il était possible de se passer de Dieu», a-t-il dit.
«C’est un siècle, le nôtre, marqué par des zones obscures», a-t-il souligné «mais aussi un siècle, qui a gardé la foi transmise par les apôtres, grâce aussi à la force de la sainteté».
Le souverain pontife a célébré la messe en plein air, sur l’esplanade de la ville de Bologne où, samedi soir, il avait assisté à un concert du musique rock, dont la vedette était le chanteur américain Bob Dylan, et qui a attiré 350.000 jeunes.
Les journaux italiens ont consacré dimanche leur une au «dialogue» entre le chef de l’Eglise catholique et le chanteur, idole des jeunes contestateurs des années 60.Jean-Paul II a en effet répondu aux messages lancés dans l’une de ses chansons parmi les plus connues et les plus aimées, «Blowin’ in the Wind».
Après la messe, au moment des prières de l’Angelus, le pape a invité tous les catholiques «à poursuivre avec courage et générosité dans l’engagement de la nouvelle évangélisation, pour être des témoins de l’amour de Dieu au seuil du nouveau millénaire».