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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Harb critique la politique fiscale du gouvernement

Le député Boutros Harb a vivement critiqué hier la manière envisagée par le Pouvoir pour traiter les dossiers des municipales, des Finances de l’Etat et de la naturalisation.
Il s’est arrêté sur la formule et la procédure utilisées par le gouvernement, mercredi, pour justifier l’autorisation accordée aux conseils municipaux et de moukhtars pour expédier les affaires courantes dans les mois à venir, mettant en garde l’Exécutif contre toute tentative de «contourner» le verdict du Conseil constitutionnel invalidant la loi prorogeant jusqu’en 1999 les mandats de ces conseils. Il a en outre dénoncé le projet d’emprunt d’un milliard de dollars, tel qu’il a été annoncé par le chef du gouvernement et critiqué les critères confessionnels retenus selon lui, pour l’octroi de la nationalité libanaise.
Dans une déclaration à la presse, le député de Batroun s’est longuement arrêté sur la décision du gouvernement d’autoriser les conseils municipaux et de moukhtars à expédier les affaires courantes en attendant d’en «assurer d’autres». Il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles l’Exécutif a utilisé cette terminologie au lieu de parler expressément d’élections municipales avant de mettre en garde contre toute tentative de contourner le verdict du Conseil constitutionnel, qui avait appelé à l’organisation du scrutin le plus tôt possible.
M. Harb a en outre estimé que l’Exécutif ne peut pas autoriser par une décision les conseils municipaux et les moukhtars à expédier les affaires courantes, mais doit soumettre un projet de loi en ce sens au Parlement.

«Politique
d’improvisation»

Le député a ensuite abordé la question de l’emprunt d’un milliard de dollars, préconisé par M. Rafic Hariri, à travers l’émission de bons du Trésor en devises. Il a critiqué dans ce cadre la politique d’«improvisation» de l’Exécutif à qui il a reproché de vouloir emprunter cette somme sans fournir au préalable des précisions sur les projets de développement envisagés. «Le gouvernement souhaite obtenir 100 millions de dollars pour le développement et le réaménagement des écoles, sans préciser lesquelles ou annoncer leurs besoins. Il veut aussi 250 millions de dollars pour financer le retour des déplacés chez eux mais ne nous dit pas ce qu’il a fait des 850 millions de dollars précédents: quel est le nombre de ceux qui ont regagné leurs foyers? Qu’ont-ils fait de leurs habitations? Combien doivent encore prendre possession de leurs demeures?», a-t-il déclaré.
Pour le député de Batroun, il serait «catastrophique que le Parlement approuve un projet dont il ignore les détails et dont il ne sait pas si son application se répercuterait positivement ou non sur l’économie nationale». Après avoir invité les responsables à renoncer «au luxe dont ils s’entourent et à se mêler à la population», M. Harb a fait remarquer que «la population ne meurt pas de faim», mais que «la situation socio-économique est au pire». «Avec son salaire, un fonctionnaire peut subvenir à ses besoins pour dix jours. Comment peut-on dès lors envisager un relèvement des taxes sans lui assurer des rentrées supplémentaires? Quel est le service que l’Etat offre au citoyen et qui justifie une augmentation des impôts? Et n’oublions pas que ce sont ceux qui respectent la loi qui paient leurs impôts et que le gouvernement est incapable de collecter les impôts d’une grande partie de la population», a-t-il encore déclaré.
M. Harb a toutefois estimé que le chef du gouvernement «peut ne pas prendre conscience des lacunes» dans son projet, «dans la mesure où il vient du secteur privé et qu’il a amené avec lui un groupe de conseillers et d’employés, à qui il a confié des postes administratifs parce qu’il considérait que le secteur public était corrompu et incapable». Il a affirmé s’opposer à ce genre de politique qui a paralysé, selon lui, le rôle des directeurs généraux.

Critères confessionnels

M. Harb a ensuite dénoncé les critères confessionnels retenus selon lui, dans l’octroi de la nationalité libanaise à des milliers de personnes. Il a exprimé son opposition à ce que la nationalité devienne «une matière à échange» ou «un instrument d’équilibre confessionnel».
Il avait auparavant souligné que de nombreuses personnes qui n’avaient jamais mis les pieds au Liban avaient été naturalisées en 1994. Après avoir précisé qu’il possède des documents confirmant ses propos, le député a précisé qu’un Palestinien «qui accompagne toujours M. Farouk Kaddoumi, ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, dans ses voyages, avait pu obtenir la nationalité libanaise alors que d’autres Palestiniens obtenaient une nationalité sous étude».
Il a aussi indiqué que parmi les personnes naturalisées en 1994, certaines sont condamnées par contumace pour vols et d’autres ne peuvent pas entrer au Liban, sur ordre de la Sûreté générale. M. Harb s’est ensuite dit étonné de ce que la nationalité libanaise puisse être «accordée facilement à ceux qui n’en n’ont pas le droit alors que des obstacles sont posées devant la restitution de cette nationalité aux émigrés».
Le député a préconisé un retour au décret de 1994 sur la naturalisation, estimant qu’il faut se contenter de maintenir la nationalité accordée aux habitants de Wadi Khaled et de rouvrir les dossiers de tous ceux qui l’avaient obtenue pour pouvoir la retirer à ceux qui n’étaient pas supposés l’obtenir.
Le député Boutros Harb a vivement critiqué hier la manière envisagée par le Pouvoir pour traiter les dossiers des municipales, des Finances de l’Etat et de la naturalisation.Il s’est arrêté sur la formule et la procédure utilisées par le gouvernement, mercredi, pour justifier l’autorisation accordée aux conseils municipaux et de moukhtars pour expédier les affaires...