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Actualités - CHRONOLOGIE

La réforme du secteur d'état a été décidée lors du dernier congrès du PC Le pari risqué de Jiang

La réforme du secteur d’État a été décidée lors du dernier Congrès du PC

Le numéro un chinois Jiang Zemin a pris un pari risqué en s’impliquant personnellement dans la réforme longtemps reportée du secteur d’Etat, dernier vestige de l’héritage maoïste, estiment les analystes.

Mais avait-il un autre choix pour s’imposer enfin devant le 15e Congrès du Parti communiste chinois comme un dirigeant à part entière et se débarrasser de l’étiquette de dauphin imposé par l’ancien patriarche Deng Xiaoping?
«Non, répond un diplomate occidental. Les réformes politiques étant un sujet tabou pour le parti, il ne restait plus à Jiang que l’économie pour tenter de laisser son empreinte dans l’histoire».
Et il s’est lancé à l’assaut du bastion du secteur d’Etat avec un véritable plan de bataille, en promettant aux délégués du Congrès, tel Churchill au début de la guerre, qu’il y aurait non pas du sang, mais de la sueur et des larmes.
Les propositions du secrétaire général du parti portent essentiellement sur l’introduction d’un système d’actionnariat, destiné à apporter de l’oxygène aux entreprises d’Etat largement déficitaires. Mais M. Jiang a tenu à exposer clairement aux délégués venus de toutes les provinces le coût social de cette réforme en termes de licenciements et de faillites.
«Il a soigneusement calculé les risques avant de se lancer dans la bataille, sans promettre un changement rapide et global», relève ce diplomate.
Jiang Zemin, 71 ans, a en outre pris la sage précaution de placer son action dans la ligne des réformes économiques tracées par son ancien mentor, Deng Xiaoping, dont le nom est cité une bonne cinquantaine de fois dans son discours.
«Même si les propositions de Jiang pour réformer le secteur d’Etat sont encore trop vagues pour juger de leur efficacité, il faut au moins lui reconnaître le mérite d’avoir décidé de prendre le problème à bras-le-corps et de s’impliquer personnellement», souligne un autre diplomate.
«Le véritable problème va être maintenant de faire passer le message dans les mentalités des ouvriers habitués à être pris en charge par l’Etat. A ce titre, c’est une petite révolution», ajoute-t-il.
Pour réussir son pari, M. Jiang va devoir s’entourer d’une équipe fidèle.
Le premier ministre Li Peng s’est déjà lancé dans la bataille en venant discuter longuement de la réforme avec les délégués au Congrès. Mais M. Li, 69 ans, devra céder son poste en mars prochain en vertu de la Constitution qui n’autorise que deux mandats successifs.
Son successeur le plus souvent cité est le vice-premier ministre Zhu Rongji, surnommé «le tsar de l’économie» chinoise, qui a notamment réussi à contrôler l’inflation et à stabiliser la croissance après la surchauffe du début des années 90.
Il faudra attendre la session annuelle du Parlement en mars pour avoir confirmation du nouveau premier ministre et connaître le poste qui reviendra à Li Peng.
Selon des sources chinoises bien informées, M. Li pourrait obtenir la présidence du Parlement, actuellement détenue par Qiao Shi, 73 ans, rival de Jiang Zemin.
«Cela permettrait à Jiang d’avoir un allié pour tenir les députés dans le cas où la réforme susciterait de la grogne dans les provinces», estime un analyste.
«Et le numéro un chinois devra également se méfier des conservateurs au sein de son propre parti, qui ont déjà affiché clairement leur opposition à cette réforme et n’hésiteront pas à lui rejetter la responsabilité du moindre trouble social», souligne-t-il. (AFP)
La réforme du secteur d’État a été décidée lors du dernier Congrès du PCLe numéro un chinois Jiang Zemin a pris un pari risqué en s’impliquant personnellement dans la réforme longtemps reportée du secteur d’Etat, dernier vestige de l’héritage maoïste, estiment les analystes.Mais avait-il un autre choix pour s’imposer enfin devant le 15e Congrès du Parti...