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Actualités - CHRONOLOGIE

Albright met palestiniens et israéliens au pied du mur "Je reviendrai quand ils auront pris des décisions difficiles. Je ne vais pas faire tapisserie"

«Je reviendrai quand ils auront pris des décisions
difficiles. Je ne vais pas faire tapisserie»

Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a tancé les Palestiniens et admonesté Israël mais, après trois jours d’efforts, elle a dû se résigner hier à laisser la confrontation en l’état. Mme Albright n’a obtenu des Israéliens et des Palestiniens qu’une simple reprise des contacts à haut niveau avant la fin du mois aux Etats-Unis, après leur suspension consécutive au dernier attentat de Jérusalem.
Le secrétaire d’Etat a lancé, en partant, un avertissement voilé au premier ministre Benjamin Netanyahu et au président Yasser Arafat. Elle a affirmé qu’elle ne reviendrait pas dans la région tant qu’ils n’auraient pas pris les «décisions difficiles» qui s’imposent, selon elle, pour sauver le processus de paix.
Le chef de la diplomatie américaine a distribué les mauvais points pendant ses trois jours de navette entre Ramallah et Jérusalem. A M. Arafat, elle a reproché de ne pas fournir un effort «à 100%» contre les intégristes armés qui sont à son avis les «pires ennemis» des Palestiniens, car le terrorisme ruine leurs ambitions nationales. A M. Netanyahu, elle a demandé de geler les «mesures unilatérales» qui minent la confiance, notamment la colonisation juive des territoires occupés, les sanctions économiques et les punitions collectives.
En résumé, Mme Albright a laissé espérer aux Palestiniens une implication plus forte des Etats-Unis sur le volet politique du processus de paix, tout en prenant fait et cause avec Israël sur les impératifs de sécurité.
L’Autorité palestinienne s’est déclarée satisfaite que Mme Albright ait fait preuve de «compréhension» des problèmes des Palestiniens.

L’intransigeance
israélienne

Mais Mme Albright, si elle a pu faire état d’un début d’entente avec M. Arafat pour «lancer un processus» de lutte antiterroriste, s’est heurtée au roc de l’intransigeance israélienne.
Elle n’a pas été en mesure d’annoncer quoi que ce soit sur les gestes pourtant minimaux qu’elle avait demandés à M. Netanyahu: la restitution à l’Autorité palestinienne d’une somme due de 100 millions USD et l’allégement du blocus des territoires.
«Je ne peux pas prétendre que j’ai obtenu beaucoup», a-t-elle reconnu en exposant son «absence d’illusions» sur l’ampleur des avancées réalisées pendant son séjour. «Elle est minime, alors que ce sont des avancées importantes qui sont nécessaires. La crise de confiance est très profonde», a-t-elle observé.
Le secrétaire d’Etat a indiqué qu’elle allait faire venir à Washington, dans une dizaine de jours, des proches conseillers de MM. Netanyahu et Arafat, pour «étudier les moyens de remettre le processus de paix sur les rails».
Elle va ensuite organiser fin septembre, aux Nations Unies à New York, une rencontre entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et le numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), pour voir «quels progrès supplémentaires pourraient être accomplis».
Rompant avec le style feutré de son prédécesseur Warren Christopher, Mme Albright qui s’attaquait pour la première fois directement au problème israélo-palestinien depuis sa prise de fonctions il y a huit mois, a multiplié les occasions de s’adresser directement aux populations.
Elle a ainsi parlé aux Palestiniens des territoires sur la radio officielle de l’Autorité et a rencontré des jeunes Israéliens et Palestiniens dans des écoles.
A ces occasions, elle a beaucoup insisté pour dire que les Etats-Unis ne sauraient «imposer la paix» au Proche-Orient et qu’il revenait aux Israéliens et aux Palestiniens de faire leurs choix.
«Nous sommes à un point où des décisions difficiles doivent être prises par les dirigeants. Je reviendrai quand ils auront pris ces décisions difficiles. Je ne vais pas faire tapisserie», a-t-elle averti.
«Je reviendrai quand ils auront pris des décisions difficiles. Je ne vais pas faire tapisserie»Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a tancé les Palestiniens et admonesté Israël mais, après trois jours d’efforts, elle a dû se résigner hier à laisser la confrontation en l’état. Mme Albright n’a obtenu des Israéliens et des Palestiniens qu’une simple...