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Actualités - CHRONOLOGIE

Adoptée illégalement à l'âge de 4 ans par des allemands Souheila cherche aujourd'hui sa véritable famille

Souheila, née le 2 octobre 1969, habitait à Khiam avec ses parents. Elle aurait pu vivre comme des milliers d’enfants libanais et grandir à l’ombre de la guerre sans fin qui frappe cette région. Mais son destin a basculé le 12 octobre 1973, lorsque à la suite d’une explosion à proximité de sa maison au village, elle a été envoyée dans un hôpital, à Beyrouth ou à Saïda (comment savoir à 4 ans?), en compagnie de sa mère. Cette dernière — dont elle conserve une image émue — est rapidement décédée et une infirmière a aussitôt emmené l’enfant de quatre ans à l’AIB pour l’envoyer à une famille allemande qui venait de perdre une fillette du même âge, Brigitte Ilmendorf, et qui souhaitait la remplacer.
Dès lors, la petite Souheila, totalement déracinée, a vécu un enfer, uniquement éclairé de ses rares souvenirs libanais.
Certes, ses parents adoptifs ont tenté d’être gentils avec elle, mais ils vivaient dans la terreur d’être poursuivis en justice pour l’adoption illégale d’un enfant. Ils cherchaient par tous les moyens à pousser Souheila à oublier son véritable nom et ses origines, allant parfois jusqu’à utiliser la menace dans ce but.
D’ailleurs, à la moindre erreur, son père adoptif n’hésitait pas à brandir son revolver. Il aurait même tenté de la tuer dans une crise de colère. Et c’est ce qui a poussé Souheila-Brigitte à se rendre auprès de la police allemande, à la recherche de la sécurité et de sa véritable famille. Les Ilmendorf étant toutefois riches et influents en Allemagne, la police a commencé par hésiter, demandant des documents pour pouvoir aider la jeune fille. Mais elle s’est ensuite laissé convaincre et Souheila-Brigitte a alors décidé d’entreprendre un voyage au Liban à la recherche de son identité.
Malheureusement, à 4 ans, on n’a pas beaucoup de souvenirs. Elle se rappelle seulement que son père, qui s’appelait Sami ou Samer, était dans l’armée en 1973. Quant à son nom de famille, elle se souvient qu’il était long et compliqué... Tout ce qu’elle espère, c’est qu’en lisant ces lignes, son père — ou un de ses proches — puisse la reconnaître... «Il a dû se rendre à l’hôppital, après l’explosion à Khiam, affirme Souheila, et apprendre le décès de sa femme et la disparition de sa fille et faire son deuil de l’affaire. Mais je suis vivante et je voudrais reprendre en main le cours de mon existence...».
Quelqu’un peut-il aider la jeune Souheila à la recherche de ses racines et de sa véritable famille? Il le faut, car toute une vie en dépend. Certes, des drames de ce genre, il y en a des centaines tout au long des années de guerre. Mais Souheila a vaillamment décidé d’éclaircir le mystère de sa naissance. Le Liban peut-il la décevoir?
Souheila, née le 2 octobre 1969, habitait à Khiam avec ses parents. Elle aurait pu vivre comme des milliers d’enfants libanais et grandir à l’ombre de la guerre sans fin qui frappe cette région. Mais son destin a basculé le 12 octobre 1973, lorsque à la suite d’une explosion à proximité de sa maison au village, elle a été envoyée dans un hôpital, à Beyrouth ou à...