Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Issu d'un savant dosage entre libéraux et conservateurs Le gouvernement Khatami obtient la confiance du parlement iranien

Le Parlement iranien a créé la surprise hier en donnant son aval à la totalité des membres du nouveau gouvernement formé par le président (modéré) Mohammad Khatami, en dépit de l’opposition des conservateurs.

L’ensemble des 22 ministres proposés par Khatami ont obtenu la majorité des voix au majlis, y compris celui de la Culture et de l’Orientation islamique (Ataollah Mohajerani) et celui de l’Intérieur (Abdollah Nouri), deux personnalités pourtant jugées trop libérales par la faction dure du Parlement.
Lui-même ancien ministre de la Culture, le nouveau président, un ecclésiastique modéré de 54 ans, a été investi le 4 août dans la foulée de son triomphe électoral du 23 mai dernier, avec 69% des voix, sur son adversaire conservateur Ali Akbar Nateq-Nouri. Khatami incarne au sein du clergé iranien l’aile réformatrice et libérale.
Dans un message lu devant l’assemblée, le président a remercié les députés pour leur soutien. Lors du débat, qui avait commencé mardi, il s’était battu bec et ongles pour défendre son équipe, résultat d’un savant dosage entre ouverture et conservatisme.
Mohajerani a été à plusieurs reprises la cible des députés conservateurs qui lui reprochent d’avoir voulu en 1990 reprendre des pourparlers avec Washington et d’avoir plus généralement des vues modérées. Téhéran a rompu avec les Etats-Unis en 1979.
Le ministère de la Culture est l’un des enjeux majeurs de la lutte entre la gauche libérale et les conservateurs intégristes, car il a une influence déterminante sur la vie quotidienne des Iraniens et un pouvoir de censure sur les publications, le cinéma et la musique.
Mohajerani a expliqué aux députés qu’il prônait la tolérance, comme l’islam prône la tolérance envers des points de vue différents.

Marge de manœuvre

Le nouveau chef de l’Etat a ensuite fortement appuyé la nomination de son protégé. «Ce que Mohajerani a dit aujourd’hui reflète parfaitement ma propre opinion. Ce qui vient d’être dit contre lui correspond à ce qui a été dit contre moi avant l’élection présidentielle. Or, n’oubliez pas que le peuple s’est prononcé pour mes idées», a déclaré Khatami.
Mohajerani a finalement recueilli 144 voix sur 266 et Nouri 153 voix.
La confiance plus aisée que prévu au nouveau gouvernement pourrait donner une plus grande marge de manœuvre au président Khatami, dont l’élection a été assez favorablement accueillie en Occident.
L’ambassadeur d’Iran à Bonn, Hossein Moussavian, estime mercredi dans une interview que l’Allemagne et les autres pays de l’Union européenne doivent considérer la mise en place d’un gouvernement iranien aux orientations modérées comme une occasion en or d’améliorer leurs relations avec Téhéran.
«L’arrivée d’un nouveau gouvernement en Iran est une chance en or pour les autorités allemandes et européennes, pour qu’elles manifestent leur bonne volonté envers Téhéran», déclare Hossein Moussavian, cité mercredi par le quotidien anglophone Iran News.
«Les évolutions en cours en Iran vont donner au nouveau gouvernement le champ libre pour réexaminer ses relations avec l’UE, tendues», ajoute Moussavian.
Tous les pays de l’UE, excepté la Grèce, ont rappelé leurs ambassadeurs en poste à Téhéran lorsqu’un tribunal allemand a établi en avril que les hauts dirigeants iraniens avaient ordonné l’assassinat, en 1992, de quatre dissidents kurdes à Berlin.
Hossein Moussavian a de son côté été rappelé à Téhéran pour consultations et n’a toujours pas regagné son poste.
Dans l’éditorial de la même édition, Iran News invite l’UE à normaliser ses relations avec Téhéran. «La tendance malsaine dans laquelle les relations irano-UE sont engagées ne profite qu’aux Etats-Unis et à Israël. L’Europe devrait prendre les mesures appropriées pour normaliser ses relations avec l’Iran», lit-on dans l’éditorial.
Cet appel du pied a reçu un premier écho hier en Israël, où le gouvernement, en signe de bonne volonté à l’égard du nouveau président iranien, a décidé d’interrompre ses émissions de propagande anti-iraniennes en langue farsie. (Reuter)
Le Parlement iranien a créé la surprise hier en donnant son aval à la totalité des membres du nouveau gouvernement formé par le président (modéré) Mohammad Khatami, en dépit de l’opposition des conservateurs.L’ensemble des 22 ministres proposés par Khatami ont obtenu la majorité des voix au majlis, y compris celui de la Culture et de l’Orientation islamique (Ataollah...