Que tout cela peut-il nous faire, dira-t-on? Nous ne demandons ni la tête des agents excédentaires de l’Etat, ni l’instabilité sociale dont nous menace ce protecteur de plusieurs œuvres de bienfaisance (la bienfaisance, c’est connu, désamorce les révolutions...). Nous sommes même stupéfaits qu’il ne nous prenne pas pour des imbéciles, au contraire, puisque sans que personne ne lui demande rien, il nous dit tout. Alors d’où ce malaise? Souhaiterions-nous secrètement, ingrats que nous sommes, qu’étant donné la fonction qu’il assume, il fasse preuve d’un autre savoir-vivre politique, que la candeur et la familiarité ne sauraient remplacer? Question d’attitude vis-à-vis du pouvoir, question de dissociation entre ce que ressent Rafic Hariri et ce que peut se permettre de dire un chef de gouvernement. Entre la sensibilité à l’humain (mille fois bravo) et le ton d’une conversation du Café du commerce.
*
* *
J’étais contre la reprise du festival de Baalbeck parce que l’initiative, après toutes ces années de plomb, me paraissait trop ressembler à un «pouce! on recommence». Sans réflexion. Le festival de Beiteddine, lui, a commencé avec la paix civile et on ne voit pas au nom de quoi on le modifierait. Mais, d’après mes derniers sondages, c’est à guichets fermés que se donneront tous ces spectacles estivaux. Comme par un grand besoin de respiration. Vox populi, vox Dei. Tant qu’il ne s’agit pas du peuple de la banlieue-sud où Greenpeace prévoit, selon les derniers pronostics, 4.200 tonnes d’ordures par semaine en plein air (voir «L’Orient-Le Jour» du 22 juillet). Sur cette note légèrement démagogique, à la semaine prochaine.
Amal NACCACHE
Les plus commentés
Après Bou Saab, Alain Aoun : la démarche de limogeage mise sur les rails
Don européen : suite à la levée de boucliers, Berry et Mikati s’activent
Oussama Hamdane : Nous avons accepté l’accord de trêve sans renoncer à nos constantes