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Actualités - REPORTAGE

Loisirs Canoë-Kayak-Raft : de plus en plus en vogue ... la galère Pionnier, Ali Awada veut créer une fédération autonome (photos)

Par ces temps de canicule certains préfèrent se prélasser mollement à la plage, d’autres fumer langoureusement un narguilé sur la terrasse d’une maison estivale et d’autres encore optent pour des loisirs rafraîchissants, le tiercé gagnant: canoë, kayak, raft. Ces sports associés sont en train de rallier des centaines d’amateurs. A cause des sensations d’eau vive, de la découverte des beautés cachées de la nature et pour le plaisir, ô combien tonifiant, de se faire ballotter et éclabousser... Ali Awada, président de l’Association Toulouse-Beyrouth de Canoë-Kayak est en train de former les jeunes à cette aventure que Boorman avait joliment appelé «Deliverance».
Ali Awada est atteint de kayakisme aigu. Le virus l’a frappé de plein fouet en 1990 à Toulouse. Son baptême des eaux: une descente de la Dordogne sur 40 km. Entre deux coups de pagaie, l’idée lui vient de lancer cette activité au Liban. En 1992, il crée l’Association Toulouse-Beyrouth. Objectifs: échanges culturels et sportifs entre jeunes; défense de la nature et de l’environnement; formation de cadres et création d’une fédération libanaise de canoë-kayak.
Awada a représenté le Liban aux Jeux méditerranéens en 1993 et au Championnat du monde à Nottingham (Angleterre) en 1995.
L’association a deux présidents d’honneur: M. Dominique Baudis «qui nous a énormément aidés et soutenus», dit Awada en rappelant que le député - maire de Toulouse a vécu sept ans au Liban en tant qu’envoyé spécial de TF1 et Gérard Bapt, maire de St-Jean, «qui nous a offert le transport d’un conteneur bourré de matériel», indique encore Awada.
Certains membres sont Français. Ils font partie de l’équipe de France comme Wilfrid Fargues (médaille d’or au JO d’Atlanta) et Frank Adison. «Nous avons reçu des équipes françaises et internationales venues repérer et classer les cours d’eau. L’équipe était présidée par Paul Amouroux chargé de mission par la fédération internationale de canoë-kayak». Leur rapport était très positif: les cours d’eau du Liban ne sont pas seulement navigables mais aussi aptes à recevoir des compétitions de niveau international telles que la coupe du monde (Nahr Ibrahim au mois de mai).
Quelle est la différence entre le canoë, le kayak et le raft?
— Le kayak est une petite embarcation de sport en toile, polyéthylène ou aluminium, à une ou deux places. Complètement fermé, le kayak présente juste une ouverture où se glisse le kayakiste qui utilise une pagaie double. L’étanchéité est assurée par une jupe imperméable serrée autour de la taille du pagayeur. Originaire du pôle nord, le kayak était utilisé par les Esquimaux pour leur chasse aux phoques et aux oiseaux de mer. C’est devenu aujourd’hui sport plein d’aventures qui peut être dangereux si les cours d’eau sont en crue.
Très léger et robuste, le kayak permet d’affronter les plus fortes houles; renversé, il peut être redressé rapidement. Muni d’une double pagaie et très bien profilé, il permet une vitesse remarquable.
— Le canoë est un bateau à clins, à un ou deux rameurs; il sert à la promenade en eaux calmes. Le canoë canadien dérive de la pirogue dont se servaient les Indiens pour sillonner les grands lacs et les rivières. L’usage du canoë canadien à des fins touristiques ou sportives s’est répandu en France en 1930. Léger, maniable, il reste stable en eaux agitées. Le canoë est adopté pour les descentes où se succèdent rapides, seuils et chutes.
— Le raft, quant à lui, est né en Europe, il y a 20 ans inventé par un certain lieutenant Smith qui s’en servait pour descendre des rivières allemandes. Ce bateau pneumatique est communément appelé au Liban dinghy. Il peut contenir, selon sa taille, cinq à huit passagers. Les rafteurs utilisent des pagaies simples. L’avantage de cette embarcation est que même si elle heurte les rochers, elle ne se renverse pas.
Ali Awada est fier des rivières libanaises. «Elles sont toutes spectaculaires» dit-il. «Chacune a des caractéristiques qui la rendent spéciale. Le Litani est très sauvage, le Awali coule entre les orangers; Nahr el-Kalb est historique; Nahr Ibrahim offre une vive... sensation d’eaux vives; le Assi enfin est une rivière magnifique: au début de la descente, l’eau est calme, plus on avance plus l’eau devient agitée et profonde». L’année dernière, ils étaient 800 à partir à l’aventure avec Ali Awada. Dès qu’il y a un groupe de huit personnes, même débutantes, Awada saute dans son 4x4, tirant une charrette bourrée de canots, de gilets de sauvetage, de pagaies et de casques. Lorsque les aventuriers sont nombreux et qu’il y a un bon bout de chemin à traverser, il loue carrément un bus.
Les objectifs de l’association sont donc… clairs comme l’eau de roche:
— Former les jeunes Libanais à cette discipline, avec le maximum de sécurité et le minimum de risque.
— Protéger l’environnement et la qualité de l’eau.

«En 1993, indique Awada, nous avons obtenu de la Jeunesse et des Sports l’autorisation de naviguer sur les rivières libanaises . Il existe actuellement une fédération nationale de pagaie. On a commencé au début avec eux. Mais comme sur le plan international il existe deux fédérations, nous sommes en train de créer, à part, une fédération libanaise de canoë-kayak».

Mais là Ali Awada se heurte à des récifs plus durs que ceux des rivières. Ses démarches sur le plan administratif tardent à donner leurs fruits. Comme autant de coups d’épée dans l’eau...
On espère quand même qu’il ne passera pas beaucoup d’eau sous les ponts avant que la fédération libanaise de canoë-kayak ne voie le jour…

Maya GHANDOUR
Par ces temps de canicule certains préfèrent se prélasser mollement à la plage, d’autres fumer langoureusement un narguilé sur la terrasse d’une maison estivale et d’autres encore optent pour des loisirs rafraîchissants, le tiercé gagnant: canoë, kayak, raft. Ces sports associés sont en train de rallier des centaines d’amateurs. A cause des sensations d’eau vive, de...