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Actualités - ANALYSE

Gel des dossiers brûlants pour préserver la saison d'estivage, plaident les milieux gouvernementaux

Certains ministres estiment qu’il vaut mieux éviter une prolongation de la session extraordinaire du Parlement pour empêcher la création de nouvelles tensions politiques. En effet, selon ces mêmes sources, un tel climat se répercuterait forcément de manière négative sur la saison d’estivage dans le pays.
L’été dernier, les élections législatives, précédées de l’opération militaire israélienne «Raisins de la colère», avaient justement porté un grave préjudice à la saison touristique au Liban. Dans l’optique de ces mêmes ministres, il convient donc de jouir d’un été calme et paisible de façon à permettre une relance de la vie économique. Mieux vaut dans ce cadre ajourner au mois d’octobre prochain tout ce qui pourrait être à l’origine de conflits et de dissensions.
Il est clair en outre que la stabilité politique est une condition nécessaire au développement économique. Preuve en est, d’après ces ministres, les témoignages de maintes personnalités étrangères favorables au processus de reconstruction. Le président de la Banque mondiale n’a-t-il pas lui-même manifesté son admiration à cet égard?
Préserver la saison d’estivage doit être donc le mot d’ordre de tous dans l’intérêt général du pays. Les députés ayant déjà dit ce qu’ils avaient à dire, et largement critiqué l’action du gouvernement lors de la séance de débat de politique générale, rien ne sert d’ouvrir la voie à de nouveaux discours acerbes qui ne feraient qu’empoisonner le climat d’estivage dans le pays, affirment les sources ministérielles.
Jeudi soir, à l’occasion du dîner offert par l’association grecque-catholique de bienfaisance, le président de la République Elias Hraoui avait d’ailleurs mis en garde contre les campagnes systématiques de dénigrement dont le gouvernement — et son premier ministre en particulier — sont la cible. «Grossir les difficultés n’est pas dans l’intérêt du pays», avait-il dit, avant d’ajouter: «Réglera-t-on les crises en s’abstenant de payer les taxes?»

«La révolte
des affamés»

Les propos tenus à cette occasion par le chef de l’Etat visaient évidemment les partisans de la désobéissance civile qui, de la Békaa, risquent de se déplacer prochainement vers Beyrouth. La confrontation dans la capitale revêtira certainement une portée beaucoup plus grave. Or des contacts seraient actuellement en cours en vue de donner le temps au gouvernement d’appliquer les projets de développement pour lesquels 150 milliards de L.L. ont déjà été débloqués.
Il est vrai, reconnaît-on dans ces milieux ministériels, que les gouvernements qui se sont succédé au cours des cinq dernières années s’étaient engagés à réduire l’inflation ainsi que le déficit budgétaire à partir de 1995. Or le taux de croissance économique a baissé de 3% entre 1995 et 1996. Mais rien n’avait pu être fait à l’époque en raison de l’attaque israélienne contre le Liban et du gel du processus de paix à cause de l’intransigeance israélienne, plaident les ministres.
Les députés de l’opposition estiment qu’il est temps pour le gouvernement de proclamer l’état d’urgence sur le plan socio-économique pour sortir d’une impasse que le président Sélim Hoss a qualifiée de «cercle vicieux». Selon ces députés, pour ce faire, le gouvernement doit accepter de collaborer avec eux et avec les experts économiques en prenant garde aussi de ne point exclure les partisans de la désobéissance civile.
E. K.
Certains ministres estiment qu’il vaut mieux éviter une prolongation de la session extraordinaire du Parlement pour empêcher la création de nouvelles tensions politiques. En effet, selon ces mêmes sources, un tel climat se répercuterait forcément de manière négative sur la saison d’estivage dans le pays.L’été dernier, les élections législatives, précédées de...