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Actualités - INTERVIEWS

Affirmant que les dernières mesures protectionnistes sont provisoires et visent à préparer l'adhésion du Liban aux projets de libre échange Fakhoury à l'Orient Le jour : l'importation des produits agroalimentaires industrialisés ne sera pas interdite


L’interdiction
des importations

La protection des fruits et légumes frais n’est, semble-t-il, contestée par personne. Ce qui a suscité, par contre, les craintes et les appréhensions de l’opinion publique et des milieux d’affaires, c’est la décision d’interdire l’importation d’une vaste gamme de produits agroalimentaires étrangers. M. Fakhoury affirme sur ce plan que l’interdiction de l’importation n’englobe que «certains produits frais bien déterminés (ceux qui suffisent à la consommation interne) et non pas les produits agroalimentaires étrangers». Mais la liste transmise par le ministre de l’Information à l’issue du Conseil des ministres du 10 juin comprenait bel et bien une liste de produits agroalimentaires dont l’importation devait être interdite.
«Il y a là un malentendu, affirme M. Fakhoury à ce propos. Cette liste n’était qu’un brouillon, un projet, qui devait être discuté en Conseil des ministres. Elle n’aurait pas dû être distribuée à la presse. Lorsque le projet a été discuté, des amendements ont été décidés, et certains points ont été suspendus, dans l’attente d’une coordination entre le ministre de l’Industrie et moi-même. Aucun produit agro-alimentaire industrialisé ne sera englobé par la mesure d’interdiction. J’ai formé des commissions spécialisées qui sont chargées d’étudier les modalités pratiques de l’exécution des mesures décidées, produit par produit, compte tenu des besoins du marché et de nos capacités de production».
«Je peux affirmer que nous ne prendrons aucune mesure susceptible de porter préjudice aux consommateurs. Je voudrais rassurer l’opinion. Il n’y aura aucune pénurie, comme certains le craignent. D’une manière générale, la décision prise en Conseil des ministres comporte deux volets: les produits frais, tels que les fruits et les agrumes, d’une part; et les produits agroalimentaires et les fruits exotiques, d’autre part. L’importation de cette deuxième catégorie ne sera pas interdite, elle sera uniquement taxée. En tout état de cause, les mesures envisagées sont provisoires et temporaires; elles seront adoptées afin de nous préparer à l’intégration dans les projets de libre échange. Nous avons, en outre, quatre mois devant nous afin de les discuter en profondeur».

Les produits syriens

Ces mesures protectionnistes seront-elles appliquées aux produits syriens, et le cas échéant, les autorités libanaises sont-elles en mesure d’appliquer ces décisions aux produits syriens, compte tenu de la contrebande? Le ministre de l’Agriculture est, sur ce plan, affirmatif, mais prudent.
«Ces mesures englobent les produits syriens, souligne-t-il. Nous comptons entreprendre des contacts avec les responsables syriens afin qu’ils nous aident à faire respecter ces mesures. Je vais recevoir prochainement mon collègue syrien, et cette question sera le premier point que je compte soulever. Il faut reconnaître que nous faisons face au problème de la contrebande qu’il est difficile de régler. En ce qui me concerne, je suis intervenu à plusieurs reprises pour arrêter certaines opérations de contrebande à travers les frontières syriennes. Cela est, certes, difficile, mais nous déploierons tous les efforts nécessaires à cette fin».
Force est de constater, cependant, que le contexte présent auquel est soumis le pays ne facilitera pas la tâche des responsables sur ce plan.

Propos recueillis par
Michel TOUMA
L’interdiction des importationsLa protection des fruits et légumes frais n’est, semble-t-il, contestée par personne. Ce qui a suscité, par contre, les craintes et les appréhensions de l’opinion publique et des milieux d’affaires, c’est la décision d’interdire l’importation d’une vaste gamme de produits agroalimentaires étrangers. M. Fakhoury affirme sur ce plan...