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Actualités - OPINION

Carnet de route D'un système l'autre


Eh bien, je sèche. J’avais pourtant grande envie d’aborder le sujet patates-mangues-Mercedes-contrebande. Mais, outre que l’affaire semble se japoniser (1), mon texte sera publié le jour où le Conseil des ministres débattra de cette question qui occupe les premières pages de la presse depuis des jours. Je sèche. Cela m’aurait amusé de relever une formule de Ghassan Tuéni livrée dans une interview à «L’Orient-Express» («Il faut sauver l’héritage et pas le système») pour dire que l’héritage passe son temps à se sauver, qu’il est désormais presque à l’abri, dans les collections publiques ou privées, à l’université, qu’on ne parle que de lui mais demander ce que le directeur propriétaire du «Nahar» entend faire du système. Un système qui a convenu un temps, qu’on ne peut espérer renverser par une révolution et qui n’a évolué que dans le seul sens d’une insigne vulgarité du pouvoir. Mais la vulgarité n’est pas une catégorie politique. Et ce système est tout ce que nos ancêtres ont réussi à inventer pour calquer les réalités communautaires de l’époque. Suffit de s’attendrir sur le système. Surtout qu’il sert toujours.

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Ce n’est pas un réflexe de fuite qui me fait maintenant passer à la France de la cohabitation, c’est ma prédilection pour Jean Baudrillard, sociologue s’il faut à tout prix le définir, et qui écrit à propos d’un pays dont le peuple n’a «même plus envie d’être représenté: «Nous sommes dans une société à irresponsabilité illimitée. Une société de tolérance, mais d’abord de tolérance à ses propres infractions, à ses propres erreurs, à ses propres malversations, comme un corps aveugle à sa propre dégénérescence»». On ne sait ce qui est plus méchant de ce qu’il écrivit sur le socialisme ou de ce qu’il affirme aujourd’hui, et c’est là créer un faux problème, car c’est une même société civile et politique qu’il suit, fût-elle coiffée par Mitterrand ou par les duettistes d’aujourd’hui.

Amal NACCACHE

(1) Farès Boueiz est un homme intéressant, d’autant plus difficile à déchiffrer qu’il est le gendre du président de la République et qu’il semble spécialiste des vraies-fausses gaffes. On se souvient qu’il a déclaré le premier la vérité sur l’arrestation des «vagabonds» japonais. Et voilà que mercredi paraissent dans «L’Orient-Le Jour» des déclarations du même homme, hostiles aux mesures fruits-légumes voiture.
Eh bien, je sèche. J’avais pourtant grande envie d’aborder le sujet patates-mangues-Mercedes-contrebande. Mais, outre que l’affaire semble se japoniser (1), mon texte sera publié le jour où le Conseil des ministres débattra de cette question qui occupe les premières pages de la presse depuis des jours. Je sèche. Cela m’aurait amusé de relever une formule de Ghassan ...