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Actualités - CHRONOLOGIE

Offensive nigériane contre les putschistes de Freetown

Les militaires nigérians sont passés hier à l’offensive à Freetown contre les putschistes sierra-léonais pour exiger le retour à son poste du président élu Ahmad Tejan Kabbah, une semaine après le coup d’Etat militaire.
Dans une interview à la BBC, M. Kabbah a déclaré hier avoir demandé lui-même cette intervention pour rétablir «la loi et l’ordre» en Sierra Leone.
«Oui je l’ai fait, oui» a-t-il répondu à la journaliste de la BBC qui l’interrogeait sur ce point.
Les bombardements nigérians sur les positions tenues par les putschistes, depuis des navires stationnés en face de la capitale, ont fait au moins 49 morts dont les corps ont été apportés à la morgue de Freetown, selon cette institution.
Une centaine de blessés, la plupart par balles, attendaient en outre d’être soignés à l’hôpital Connaught de la capitale sierra-léonaise.
Nombre d’obus ont dépassé leurs cibles militaires et touché des zones civiles, tuant plusieurs femmes et enfants, ont rapporté des témoins.
Les tirs des navires nigérians ont réveillé la capitale sierra-léonaise vers 06h00 (locales et GMT) et se sont tus vers 07h30. Ils ont suscité une riposte de balles traçantes tirées des bâtiments de la présidence, tenus par l’armée sierra-léonaise.
Les putschistes, qui ont conclu un accord avec les combattants du Front révolutionnaire uni (RUF, guérilla), assiégeaient en fin de journée l’hôtel Mammy Yoko, sur le bord de mer, où se trouvaient une cinquantaine de soldats nigérians et un millier de civils, dont des Libanais, réfugiés dans l’établissement.
L’attaque de l’hôtel a été interrompue dans l’après-midi pendant environ une heure, grâce à un cessez-le-feu obtenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour évacuer les civils. L’évacuation a eu lieu en début de soirée et les Libanais sont sains et saufs (VOIR PAGE 2).
Les deux derniers des cinq étages de l’hôtel étaient en flammes, deux incendies s’étant déclarés à la suite des échanges de tirs de mortiers et de lance-roquettes. Une épaisse fumée commençait à gagner l’intérieur de l’hôtel où se trouvent deux responsables du CICR, communiquant par radio avec leurs collègues postés à quelques dizaines de mètres de là.
Plusieurs hélicoptères militaires, a priori américains, se sont approchés de l’hôtel, vraisemblablement pour des missions de repérage, sans se poser, ont constaté les quelques envoyés spéciaux de la presse internationale présents dans l’hôtel.
De violents combats ont fait rage aux alentours de l’hôtel. Ils ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés. Le secteur d’Aberdeen, où se trouve l’hôtel, est entièrement bouclé par un dispositif militaire.
Selon des sources diplomatiques, les bombardements nigérians devaient servir d’avertissement aux militaires. Ils témoignent également de la mauvaise humeur des Nigérians après la rupture dimanche des négociations portant sur un éventuel départ des putschistes.
Selon ces mêmes sources, un accord avait presque été conclu dimanche sur une remise du pouvoir à l’ECOMOG. Il a capoté au moment où les putschistes ont annoncé la formation et la composition du conseil révolutionnaire des forces armées, dominé par les militaires et incluant plusieurs dirigeants de la rébellion.
Le chef historique de la rébellion, Foday Sankoh, actuellement détenu au Nigeria, a ainsi été nommé vice-président du Conseil.
En milieu de matinée, de très nombreux habitants de Freetown ont convergé vers le centre de la ville, afin d’y manifester «pour la paix» et contre «l’invasion» nigériane.
Les manifestants, appelés par la junte qui a diffusé des communiqués sur la radio nationale, portaient des pancartes demandant au Nigeria de ne pas se mêler des «affaires intérieures» de la Sierra Leone.
Les militaires nigérians sont passés hier à l’offensive à Freetown contre les putschistes sierra-léonais pour exiger le retour à son poste du président élu Ahmad Tejan Kabbah, une semaine après le coup d’Etat militaire.Dans une interview à la BBC, M. Kabbah a déclaré hier avoir demandé lui-même cette intervention pour rétablir «la loi et l’ordre» en Sierra...