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Actualités - CHRONOLOGIE

Boueiz a clos avec le chef du parlement le dossier des attachés à l'émigration Réconciliation Hraoui-Berry en vue

Un aparté de deux heures trente, hier matin, à la Place de l’Etoile, entre le chef du Législatif Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a permis de clore définitivement le dossier des attachés à l’émigration qui avait contribué à envenimer sérieusement les rapports entre le président Elias Hraoui et M. Boueiz, d’une part, et M. Berry, d’autre part. La franche (et longue) explication que MM. Berry et Boueiz ont eue hier au bureau du président de la Chambre, à l’issue de la première séance du Parlement tenue dans la matinée, devrait paver la voie à une prochaine «réconciliation» entre le président Hraoui et M. Berry .
Le chef du Législatif «boycotte» depuis plusieurs mois, rappelle-t-on, le président de la République et refuse toute rencontre avec lui, l’accusant, entre autres, d’avoir bloqué l’affectation des attachés à l’émigration. Le ministre des Affaires étrangères s’est opposé fermement, de son côté, à la désignation de ces attachés dans les pays d’émigration, affirmant qu’une telle affectation serait contraire à la Convention de Vienne (réglementant le rôle des missions diplomatiques) et serait susceptible de créer, en outre, un dualisme inacceptable au niveau des représentations libanaises à l’étranger. M. Boueiz estimait à ce propos que ce serait une aberration de désigner à l’étranger des représentants du gouvernement (en l’occurrence les attachés à l’émigration) qui ne relèveraient pas des ambassades libanaises (et donc du ministère des Affaires étrangères.
Ce dossier a été clos au cours de l’entretien de M. Boueiz avec... le président de la Chambre. Il pourrait être surprenant, de prime abord, de constater qu’un tel contentieux est réglé avec le chef du Législatif. Sur le plan du principe, ce dernier ne devrait pas être concerné, en effet, par un tel dossier qui relève (en théorie) des ministres concernés, à savoir le chef de la diplomatie et le ministre des Emigrés. Mais en réalité, le ministère des Emigrés est considéré comme une «chasse gardée» de M. Berry (et du mouvement Amal en général). Le directeur général de ce ministère est l’un des hauts responsables d’Amal, M. Haytham Jomaa, et le chef du département des attachés à l’émigration n’est autre que la propre fille de M. Berry, Mlle Farah Berry.
Rien d’étonnant, par voie de conséquence, que M. Boueiz se soit employé à clore le dossier des attachés à l’émigration avec le président de la Chambre plutôt qu’avec le ministre des Emigrés. Au cours des dernières semaines, M. Berry avait, d’ailleurs, effectué un véritable «forcing» en vue d’obtenir l’affectation des attachés en question, en dépit de l’opposition de M. Boueiz, qui bénéficiait sur ce plan de l’appui du chef de l’Etat.
La solution qui a été avalisée hier Place de l’Etoile se résume comme suit: les attachés à l’émigration relèveront, dans les pays d’affectation, des ambassadeurs ou des chefs des missions diplomatiques libanaises; ils seront considérés comme des fonctionnaires d’ambassade placés sous l’autorité des ambassadeurs; ils ne bénéficieront pas d’un statut diplomatique et seront porteurs, par conséquent, de passeports «spéciaux»(?) et non pas de titres de voyage diplomatiques. A Beyrouth, leur autorité de référence sera le ministère des Emigrés, et plus précisément le chef du département des attachés à l’émigration. Reste à préciser comment ces «fonctionnaires» d’un nouveau genre pourront concilier leur subordination (théorique) aux ambassadeurs (et donc au ministère des A.E.) avec les directives qu’ils recevront de leur supérieur hiérarchique au ministère des Emigrés...
Lses grandes lignes de cette formule de compromis «à la libanaise» avaient été approuvées mardi matin en Conseil des ministres, en l’absence de M. Boueiz (qui se trouvait à Damas). Le chef de la diplomatie n’avait pas apprécié que le gouvernement règle ce contentieux en son absence, en dépit du fait que la solution adoptée tenait compte de certaines de ses observations. Le ministre des Affaires étrangères a confirmé hier, dans une déclaration faite en début de matinée, que le Conseil des ministres avait tenu compte de ses remarques. «Les attachés à l’émigration, a notamment souligné M. Boueiz, ne seront pas des diplomates, mais plutôt des fonctionnaires administratifs (...). Il ne fait pas de doute que certaines erreurs juridiques ont été rectifiées dans le projet d’amendement du décret initial prévoyant l’affectation des attachés à l’Emigration. Nous allons étudier en détail le texte approuvé en Conseil des ministres».
Les dernières réserves du chef de la diplomatie sur ce plan ont été levées définitivement au cours du long aparté avec M. Berry. Cette rencontre a permis, par la même occasion, aux deux hommes de discuter des autres sujets de discorde qui sont à la base des tiraillements entre le président de la République et le chef du Législatif. Le règlement du contentieux sur les attachés à l’Emigration et la franche explication d’hier entre MM. Berry et Boueiz devraient faciliter, selon des sources fiables, une prochaine détente entre le président Hraoui et M. Berry. Sauf si d’autres volets du «partage du gâteau» nécessitent davantage de manœuvres politiciennes qui retarderaient encore plus l’établissement de relations normales entre la présidence de la République et la présidence de la Chambre.

M.T.

Michel TOUMA
Un aparté de deux heures trente, hier matin, à la Place de l’Etoile, entre le chef du Législatif Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a permis de clore définitivement le dossier des attachés à l’émigration qui avait contribué à envenimer sérieusement les rapports entre le président Elias Hraoui et M. Boueiz, d’une part, et M. Berry,...