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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie : l'opposition, après l'armée, à l'assaut d'Erbakan

L’opposition turque s’est résolument lancée à l’assaut du gouvernement islamiste dont elle veut provoquer la chute dans les jours à venir en la menaçant d’une motion de censure qui pourrait être présentée aujourd’hui vendredi. Forte de l’appui de l’armée, la coalition anti-Erbakan espère former bientôt un nouveau Cabinet, cela à l’heure où les militaires viennent — sans consulation préalable avec le pouvoir civil en place — de déclencher une vaste offensive contre les rebelles kurdes, à l’intérieur même du territoire irakien.
Selon M. Mesut Yilmas, chef du Parti de la mère patrie (Anap, droite), un projet de motion de censure a été préparé conjointement par une commission formée des représentants des partis d’opposition. M. Yilmas s’est déclaré optimiste quant à la création d’un nouveau gouvernement qui remplacerait l’actuelle coalition islamo-conservatrice au pouvoir.
«Tout va bien, cette semaine nous appuyons sur le bouton» (pour renverser le gouvernement), a-t-il déclaré, à l’issue d’une rencontre sur ce thème avec Yalim Erez, député du Parti de la juste voie (DYP, droite) du ministre de Affaires étrangères Tansu Ciller, partenaire de M. Erbakan au sein de la coalition gouvernementale actuelle.
M. Erez, personnalité influente du DYP, avait démissionné, le 26 avril, de son poste de ministre de l’Industrie et du Commerce, avec Yildirim Aktuna, ministre de la Santé, également membre du DYP, accusant tous deux le gouvernement de «mettre en péril la démocratie et la laïcité».
Depuis, M. Erez a entretenu d’étroites relations avec les chefs des partis d’opposition dans le but de créer une alternative à la coalition actuelle entre le Parti islamiste de la prospérité (Refah) de M. Erbakan et le DYP.
M. Erez espère persuader Mme Ciller de quitter la coalition. S’il n’y arrive pas, une motion de censure pourra être déposée grâce au soutien de «dizaines de députés mécontents» du DYP, agissant avec l’opposition, pour mettre en minorité le gouvernement au Parlement, pour obtenir ainsi sa destitution.
Cette semaine, M. Erez a rencontré M. Yilmaz ainsi que Bulent Ecevit, chef du Parti de la gauche démocratique (DSP, gauche à tendance nationaliste) et Deniz Baykal, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

87 Kurdes tués

Dans le nord de l’Irak, entre-temps, où l’armée turque a déclenché une importante opération contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) de Jalal Talabani, adversaire de Massoud Barzani et de ses peshmergas, des combats se sont déroulés tout au long de la journée de jeudi. L’état-major turc a fait état en soirée de 87 rebelles tués. Les affrontements se déroulent dans la région irakienne de Sarisavaklar au sud de la localité turque de Cukurca (province de Sirnak, située à la frontière avec l’Irak et la Syrie), selon l’agence semi-officielle turque Anatolie.
Des avions F-4 «Phantom» ayant décollé des bases aériennes de Diyarbakir (sud-est) et de Malatya (est) ont bombardé jeudi les camps rebelles de Sinath, de Khakourkh, de Zap, de Zeli et de Khaftanine, situés en territoire irakien vers la frontière entre l’Irak et l’Iran, selon Anatolie.
Des hélicoptères Super Cobra ont également participé à cette opération aérienne qui a détruit les camps des maquisards. Ces derniers ont pris la fuite vers la frontière avec l’Iran, à l’est, selon la même source.
Des combats ont lieu jeudi dans la région de Sinath entre troupes turques et un groupe de près de 200 maquisards kurdes, a poursuivi l’agence, sans autre précision.
Selon Anatolie, des accrochages armés ont eu lieu entre maquisards du PKK et peshmergas de M. Barzani dans les zones de Darkaracan et de Begova, au nord de la localité kurde-irakienne de Zakho, située à une dizaine de km de la frontière.
Des troupes turques ont été dépêchées vers ces zones, éventuellement pour intervenir au côté des forces de M. Barzani, selon la même source.
Des unités turques ont déclenché jeudi une opération d’encerclement des montagnes de Hayirsiz, situées dans les zones frontalières de Zakho avec la Syrie, et du mont Beyaz situé dans la zone entre Sarsang et Dohouk, selon Anatolie.
A Ankara, les autorités civiles et militaires observaient un total mutisme jeudi soir sur l’opération, appelée par la presse locale «Gros marteau».
(AFP, Reuter)
L’opposition turque s’est résolument lancée à l’assaut du gouvernement islamiste dont elle veut provoquer la chute dans les jours à venir en la menaçant d’une motion de censure qui pourrait être présentée aujourd’hui vendredi. Forte de l’appui de l’armée, la coalition anti-Erbakan espère former bientôt un nouveau Cabinet, cela à l’heure où les militaires...