Selon un dernier sondage de l’institut IFOP publié ce week-end dans le Journal du Dimanche (JDD), la coalition au pouvoir — Rassemblement pour la République (RPR, gaulliste)-UDF (droite libérale)-divers droite — n’aurait plus qu’une majorité de 14 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, alors qu’elle en contrôle actuellement 80%.
Dans les précédents sondages, l’écart avec la gauche (Parti socialiste et Parti communiste) variait de 40 à 100 sièges au bénéfice de la droite pour ces élections que M. Chirac avait convoquées pour les 25 mai et 1er juin.
Le Front national (extrême-droite) aurait entre 0 et 2 sièges et les écologistes toujours aucun, selon le même sondage.
Ces projections peuvent toutefois sensiblement évoluer, l’électorat étant particulièrement indécis: plus d’un tiers des personnes interrogées par l’IFOP, 36%, déclarent qu’elles peuvent changer d’avis et près d’un quart, 22%, ne se prononcent pas.
Le président Chirac avait annoncé le 21 avril la dissolution du Parlement et les élections anticipées par rapport au terme normal de mars 1998. Il avait motivé sa décision par la nécessité d’obtenir un nouveau mandat parlementaire pour pouvoir continuer des réformes afin d’assurer l’adhésion de la France à la monnaie unique au 1er janvier 1999.
Depuis, les deux camps ont mené une campagne essentiellement axée sur la lutte contre le chômage, principale préoccupation des Français, qui frappe 3,1 millions de personnes, soit un taux record de 12,7% de la population active. Ce combat figure en bonne place dans les programmes qu’ils ont publiés la semaine dernière.
L’écrasante victoire remportée en Grande Bretagne par les travaillistes a rejailli sur la campagne, donnant lieu à de vives passes d’armes entre la droite et la gauche, l’une comme l’autre se réclamant du leader travailliste Tony Blair.
La campagne a été assombrie par l’agression, rare dans la vie politique française, contre le ministre centriste de la Culture Philippe Douste-Blazy, 44 ans. Il avait été poignardé dans le dos vendredi soir par un déséquilibré en faisant campagne dans la ville de Lourdes (sud-ouest) dont il est le maire. Ses jours ne sont pas en danger, mais il devrait observer quinze jours de convalescence.
Les candidats auront à affronter une opinion plutôt indifférente et apparemment désenchantée. Pour tenter de donner «un nouvel élan» à la France, selon les termes du slogan électoral gaulliste, M. Chirac pourrait intervenir dès la semaine prochaine, d’autant qu’un voyage en Chine est prévu la semaine suivante, du 14 au 18 mai.
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