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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington refuse d'exercer des pressions sur Israël

Washington ne semble pas décidé à exercer des pressions sur le premier ministre israélien pour débloquer le dialogue de paix avec les Palestiniens, en panne depuis le 18 mars, date à laquelle la décision avait été prise par l’Etat hébreu de construire une onzième colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem (en fait, dans la proche banlieue de Bethléem). C’est ce qui ressort d’une analyse consacrée aux «cent premiers jours» de Madeleine Albright à la tête du département d’Etat.
Ce sont, note cette étude, les Européens qui ont arraché la première concession symbolique depuis le gel dans les rapports palestino-israéliens: une rencontre à Malte entre le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères Benjamin Netanyahu.
Mme Albright a reçu à Washington certains des principaux acteurs du processus de paix et a mené des «navettes par téléphone» avec les pays arabes modérés, souligne le porte-parole du département d’Etat Nicholas Burns.
Ce même porte-parole justifiait pourtant les périples incessants et souvent infructueux de Warren Christopher au Proche-Orient en soulignant que les contacts personnels sont essentiels dans cette région du monde.

Rapport de l’IISS

Pourtant, selon l’Institut international d’études stratégiques, seule une intervention américaine plus marquée, pourrait à présent déclencher un nouveau départ. «Tant que Washington limitera ses ambitions diplomatiques dans la région à «transmettre des messages», le rythme des négociations ne s’accélérera probablement pas», note le rapport dans son bilan 1996-1997, relevant en outre que l’intransigeance de Netanyahu et la faiblesse de Arafat se sont combinées pour mettre en péril le processus de paix.
Selon l’institut, les personnalités diamétralement opposées des deux hommes ont ramené le processus de paix à la case départ, lui permettant tout juste de «continuer à respirer».
Tout en se montrant critique à l’égard des deux hommes, l’IISS rend responsable M. Netanyahu de l’impression de faiblesse que donne M. Arafat.
«L’aptitude de M. Arafat à contrôler les partis arabes extrémistes qui refusent la paix (...) dépend de sa capacité à prouver aux Palestiniens que les progrès réalisés sur le chemin de la paix amélioreront leur vie sur les plans politique et économique», écrit l’étude. M. Netanyahu n’a pas permis à M. Arafat d’apporter ce genre de preuves, juge l’IISS.
La préférence affichée de M. Netanyahu «pour ce qu’il croit être une sécurité solide à une paix fragile l’a conduit à retarder et tenter de modifier les accords prudemment forgés d’Oslo (septembre 1993) qui permettaient d’aller de l’avant».
M. Netanyahu a fait face à de fortes pressions exercées par la gauche israélienne et Washington d’une part, et la droite israélienne de l’autre. Les premiers le poussant à se retirer de Hébron, comme prévu dans les accords d’Oslo, la seconde l’empressant de s’abstenir.
«Pour ne pas s’aliéner ceux qui à droite le critiquent, M. Netanyahu s’est engagé dans un délicat exercice d’équilibriste en développant les colonies juives à Jérusalem et en renforçant le contrôle israélien de ses banlieues», selon l’IISS.
La décision prise en février de construire une nouvelle colonie juive, Har Homa, sur la colline d’Abou Ghneim dans la partie arabe annexée de Jérusalem, s’inscrit dans cette stratégie, écrit le rapport. Cette démarche n’a que partiellement réussi car, tout en satisfaisant l’extrême-droite israélienne, elle a soulevé la colère des Palestiniens, aggravant ainsi la situation.
«Les Palestiniens et les Arabes (...) ont vu là une nouvelle tentative israélienne de suivre une politique du fait accompli» avant le début des négociations sur le statut de Jérusalem et de la Cisjordanie. Ces négociations devaient commencer vers la fin du mois de mars.
La «compensation» offerte par le premier ministre israélien aux Arabes — leur construire des maisons et transférer à l’Autorité palestinienne 2% de plus des territoires de la Cisjordanie — «a été raillée par les Palestiniens».
«Le résultat est que le cycle mortel de la violence a repris — gaz lacrymogène, canons à eau et balles en caoutchouc israéliens contre des manifestations et des jets de pierres palestiniens», poursuit l’IISS.
«Les politiques israéliennes de colonisation des terres et les conditions de vie des Palestiniens qui ne cessent d’empirer amenuisent la crédibilité de M. Arafat», selon l’étude.
«L’écart entre les promesses faites et la réalité se creusant, et l’incapacité de M. Arafat à forcer Israël à changer ses positions apparaissant de plus en plus clairement, le président de l’Autorité palestinienne a longtemps hésité entre réprimer l’opposition et engager un dialogue avec elle», écrit le rapport.
Mais aucune de ces tactiques n’a été efficace et la «position d’Arafat ne lui permet pas trop de marchander tout comme sa liberté d’action politique reste limitée», conclut l’IISS.
Washington ne semble pas décidé à exercer des pressions sur le premier ministre israélien pour débloquer le dialogue de paix avec les Palestiniens, en panne depuis le 18 mars, date à laquelle la décision avait été prise par l’Etat hébreu de construire une onzième colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem (en fait, dans la proche banlieue de Bethléem). C’est ce...