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Actualités - CHRONOLOGIE

Législatives anticipées en France : Chirac entretient l'incertitude

PARIS, 18 Avril (AFP). — Le branle-bas de combat a été déclenché dans les états-majors politiques français, de plus en plus convaincus que le président Jacques Chirac annoncera la semaine prochaine des élections législatives anticipées en juin, avec 10 mois d’avance sur le calendrier prévu.
A gauche comme à droite, chacun se dit prêt à partir en campagne, peaufinant arguments, programmes et stratégie électorale pour séduire des Français que les plus récents sondages décrivent toujours comme peu satisfaits tant de l’équipe au pouvoir que de l’opposition de gauche.
Dans la majorité, François Léotard, le chef de l’UDF (libéraux), l’une des deux grandes composantes de la coalition au pouvoir, a déclaré à ses troupes «être tout à fait prêt (...) quelle que soit la date des élections».
Le chef de l’opposition socialiste Lionel Jospin lui a fait écho en affirmant «attendre de pied ferme» la décision de M. Chirac, ajoutant: «Que le gouvernement arrête de se désorganiser lui-même, d’agacer l’opinion et s’il y a des décisions à prendre, qu’il les prenne».
Tandis que l’entourage présidentiel continuer à distiller des démentis sans conviction, tout en soulignant que M. Chirac disposait encore «d’un peu de temps de réflexion», le président, qui a beaucoup consulté ses alliés politiques depuis plusieurs semaines, continue à faire régner le suspense.
Selon les rumeurs — invérifiables — courant dans les milieux politiques, M. Chirac aurait pratiquement opté pour des élections anticipées.
L’annonce n’en serait faite que mercredi ou jeudi prochain pour permettre aux députés de terminer l’examen d’un projet de loi qui lui tient à cœur sur la réduction de la fracture sociale et tenir compte des impératifs du calendrier, la Constitution prévoyant que «les élections générales ont lieu 20 jours au moins et 40 jours au plus après la dissolution».

Un énorme pari

Pour la plupart des analystes politiques, M. Chirac en agissant ainsi tenterait un énorme pari, dont il a mesuré les risques, qui tiennent tant à des considérations de politique intérieure qu’aux grandes échéances de l’UE et en premier lieu la mise en place de la monnaie unique.
En ne bousculant pas le calendrier électoral prévu pour mars 1998, M. Chirac courrait non seulement le risque de voir des télescopages entre les élections françaises et les décisions de la Commission européenne sur la liste des premiers pays admis à adopter l’euro, mais aussi de s’aliéner définitivement les électeurs si un nouveau tour de vis se révélait nécessaire pour qualifier la France à la monnaie unique.
En déclenchant au contraire des élections anticipées avec une campagne au pas de charge, M. Chirac peut espérer prendre de vitesse la gauche et notamment les socialistes dont nombre de candidats seront des inconnus et dont le programme économique récemment présenté n’a pas convaincu.
La majorité peut espérer tirer avantage du récent durcissement de la législation sur l’immigration, un débat dans lequel la gauche s’était livrée à une valse-hésitation mal comprise. Des élections anticipées élimineraient aussi le risque de voir des affaires politico-judiciaires en cours mûrir suffisamment pour embarrasser sérieusement la droite.
En cas de victoire, elles donneraient à MM. Chirac et Juppé les coudées plus franches pour continuer à marche forcée des réformes douloureuses pour conduire la France au 21e siècle, avec l’avantage de la durée.
PARIS, 18 Avril (AFP). — Le branle-bas de combat a été déclenché dans les états-majors politiques français, de plus en plus convaincus que le président Jacques Chirac annoncera la semaine prochaine des élections législatives anticipées en juin, avec 10 mois d’avance sur le calendrier prévu.A gauche comme à droite, chacun se dit prêt à partir en campagne, peaufinant...