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Actualités - OPINION

En avant le progrès

Il y a longtemps la vie était facile. On avait quatre petites chaînes de télé, une ligne de téléphone (sans tonalité) avec un seul récepteur: un stylo à encre, des feuilles blanches pour rédiger. On se souvient avec émotion du jour où le téléphone aphone a enfin sonné cessant d’être un simple élément familier et muet du décor. L’on se souvient aussi de notre premier deuxième combiné, de notre première deuxième ligne téléphonique, puis de notre premier téléphone sans fil rapporté du Japon comme une contrebande précieuse... Ensuite notre première machine à écrire, aussi bruyante qu’une locomotive. Et le premier micro-ordinateur, en noir et blanc, un peu poussif... Puis le magnétoscope a connu le boom que l’on sait et il n’est plus question de s’en passer. On a ensuite relégué aux oubliettes la platine pour la remplacer par un lecteur de CD. Les enfants commençaient par avoir des Nintendos et autres jeux électroniques. C’était le bon temps, où on avait recours à toutes les «wasta» possibles pour obtenir un «joli» numéro de cellulaire. Entre-temps, le vidéo disque, le CDI, le PC couleur multimédia qui donne accès à Internet ont fait leur entrée dans nos foyers.
On a également cédé sur le câble (au diable l’avarice), on est encore réticent sur le décodeur... Quatorze chaînes pour quelqu’un qui regarde rarement la télé, c’est un record. D’autant que pour faire marcher le tout — avec deux télécommandes — il faut être au moins sorti de Polytechnique dans la botte ou… avoir un enfant de 10 ans sous la main.
Le soir, quand tout est éteint, quand tout le monde dort, on fait le tour du propriétaire. Le répondeur est silencieux, le Power Book est au repos, le magnétoscope brille de tous ses cristaux liquides. Braves machines... On fait attention de ne pas se prendre les pieds dans les fils électriques et on va se coucher en évitant soigneusement de rêver. Pour pas retomber dans le clip-pub de Sony.

Maya GHANDOUR
Il y a longtemps la vie était facile. On avait quatre petites chaînes de télé, une ligne de téléphone (sans tonalité) avec un seul récepteur: un stylo à encre, des feuilles blanches pour rédiger. On se souvient avec émotion du jour où le téléphone aphone a enfin sonné cessant d’être un simple élément familier et muet du décor. L’on se souvient aussi de notre premier...