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Actualités - CHRONOLOGIE

Certains ont même été décapités à la tronçonneuse Au moins 84 villageois égorgés en Algérie à l'approche des élections

ALGER, 6 Avril (AFP, Reuter). — Au moins 84 civils — hommes, femmes, enfants — ont été égorgés, et pour certains décapités à la tronçonneuse, jeudi et vendredi, dans l’Algérois (centre) lors de nouveaux raids nocturnes contre des villages attribués aux islamistes à l’approche du scrutin législatif décisif du 5 juin. Ces tueries, révélées dimanche par la presse, interviennent alors que l’armée est engagée dans une série d’opérations pour tenter d’anéantir les maquis islamistes avant cette élection, à laquelle la quasi-totalité de l’opposition a déjà annoncé qu’elle participerait. Le plus terrible de ces massacres s’est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi dans le hameau de Thalit, dans la région de Médéa (80 km au sud), une région montagneuse où les groupes armés sont fortement implantés. Cinquante-deux personnes ont été méthodiquement égorgées quand le village a été investi par un commando de 30 à 40 hommes.
Il s’agit de la plus importante tuerie de civils jamais rendue publique depuis le début des violences à grande échelle, en 1992 en Algérie.
Dans le même département de Médéa, sept à neuf personnes ont été tuées lors de l’attaque de deux autres villages et sept autres villageois enlevés. A Amroussa, un petit village de la plaine de la Mitidja (sud d’Alger), 15 à 17 personnes —dont trois enfants de moins de trois ans et sept femmes — ont été égorgées et décapitées à la tronçonneuse dans la nuit de vendredi à samedi, a rapporté Liberté. Les victimes appartenaient à cinq familles dont les maisons, de modestes demeures en terre battue, ont été incendiées. Le chef du Groupe Islamique Armé (GIA), Antar Zouabri, a conduit en personne les opérations, affirment des témoignages rapportés par ce quotidien.
Les assaillants ont réussi à déjouer la vigilance des «Patriotes», les groupes d’autodéfense armés par les autorités.
Dans la même nuit, un groupe armé a attaqué une ferme à M’ridja, près de la station balnéaire de Sidi-Ferruch (25 km à l’ouest d’Alger), située à 200 mètres d’une caserne, tuant quatre personnes, selon El Watan. Dans la région de Bouira (120 km au sud-est d’Alger) quatre personnes ont été tuées jeudi matin sur la route, entre Ain Bessem et Beni Slimane, indique encore le quotidien El Watan. Ces dernières tueries n’ont pas été annoncées par les autorités.
A l’issue d’un mois de Ramadan (janvier-février) sanglant — plus de 400 civils tués, selon des bilans partiels — le président Liamine Zéroual avait promis «l’extermination» des «groupes terroristes».
Les forces de sécurité ont engagé depuis début février de vastes opérations notamment dans les régions de Médéa, Saïda et Sidi Bel Abbès (Sud-Ouest) et Tlemcen (Ouest). Elles gardent un silence complet sur les résultats de ces offensives.
Les journaux privés ont annoncé de très lourdes pertes dans les rangs des islamistes. El Watan a ainsi rapporté jeudi que plus d’une centaine d’islamistes avaient été tués en Kabylie (100 km à l’est d’Alger) lors d’une importante offensive engageant des troupes héliportées.
Les maquis islamistes compteraient plusieurs milliers d’hommes en armes, réfugiés dans des zones difficiles d’accès, de forêts, de grottes, dont les accès sont souvent protégés par des mines et des engins piégés.
Les autorités soutiennent que les groupes armés ont «perdu la bataille» et ne peuvent que frapper des villages isolés ou commettre des attentats à la voiture piégée. La recrudescence des violences correspond à l’approche des élections, soulignent les autorités, comme lors du référendum constitutionnel de novembre 1996, précédé par une série de massacres de civils.
Mais une partie de l’opposition conteste cette thèse, en affirmant que la violence s’aggrave au fil des semaines.
ALGER, 6 Avril (AFP, Reuter). — Au moins 84 civils — hommes, femmes, enfants — ont été égorgés, et pour certains décapités à la tronçonneuse, jeudi et vendredi, dans l’Algérois (centre) lors de nouveaux raids nocturnes contre des villages attribués aux islamistes à l’approche du scrutin législatif décisif du 5 juin. Ces tueries, révélées dimanche par la...