Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Double vision : Shine sur grand écran.. et en concert, le pianiste qui a inspiré le film (photo)

WASHINGTON — Irene MOUSALLI

On ne pouvait rêver suite plus spectaculaire que celle que vient de connaître le film «Shine» qui a été nominé pour sept Oscars, dont le meilleur film, le meilleur acteur, le meilleur metteur en scène, la meilleure musique... Le film raconte les affres et les souffrances d’un pianiste australien, atteint de troubles mentaux et qui arrive à surmonter ses afflictions et à refaire carrière.
Ce pianiste existe bel et bien et, il effectue actuellement une tournée aux Etats-Unis. Mais ce modèle original n’est pas complètement débarrassé des séquelles du mal qui l’a frappé. Alors que le héros du film triomphe totalement de ses perturbations psychologiques.
Le musicien qui a inspiré le film se nomme David Helfgott. Enfant prodige, vivant en Australie, il avait fait une dépression nerveuse après que son père l’eut empêché d’aller poursuivre des études aux Etats-Unis, à l’invitation du célèbre violoniste Isaac Stern. A l’issue d’une dizaine d’années passées dans plusieurs instituts psychiatriques, il s’était remis au piano. Se produisant d’abord dans des bars et des tavernes puis dans toutes les salles de concert de l’Australie. Jusqu’à devenir une célébrité, grâce à son courage et à son caractère excentrique.
Cette expérience valait bien un film (réalisé par Scott Hiks) qui depuis sa sortie aux Etats-Unis fait un tabac. Et, aujourd’hui, deux semaines avant la distribution des Oscars, le pianiste David Helfgott entame une tournée à travers les Etats-Unis. Certainement une revanche pour lui et la réalisation d’un rêve interrompu par un interdit paternel. Et pour les producteurs du film un remarquable coup publicitaire.
Tout en se précipitant dans les salles de concert pour voir et écouter le modèle initial, en chair et en os, le public et les critiques ont un sentiment mitigé. Viennent-ils voir le musicien, le phénomène, les deux à la fois et s’ils n’y avait pas eu le film, auraient -ils ce même intérêt? Les uns et les autres ne peuvent s’empêcher de se poser ces questions. Mais le fait est que personne n’a envie de laisser passer cette occasion unique: aller au cinéma voir la reconstitution d’un caractère et d’une vie et le lendemain aller observer de visu la réalité, telle qu’en elle-même.
Les critiques de musique, dans la part intrinsèque et objective de leur travail, rapportent, à l’unanimité que David Helfgott n’est pas un pianiste accompli. Il a ses moments brillants et accuse de grandes faiblesses. Il donne le meilleur de lui-même dans l’interprétation d’œuvres flamboyantes et se contrôle beaucoup moins bien dans les musiques au rythme lent.
Néanmoins tous saluent le cran, la bravoure et la persévérance de l’artiste qui continue à surmonter les difficultés qui sont toujours son lot. Sa santé morale reste fragile et requiert des soins quotidiens.
La réalité n’est pas aussi rose que le septième art qui offre à «Shine» un «happy end».
Reste cependant un dénominateur commun à la scène et à la ville: l’émotion qui draine les foules. Les spectateurs sortent du film exaltés par la magie de cette symphonie d courage. A la sortie de la salle de concert, ils sont touchés par la performance humaine du pianiste venu d’Australie. A noter qu’il jouera à guichet fermé, tout au long de sa tournée et que son CD du «3e Concerto pour Piano de Rachmaninoff» (c’est en interprétant ce morceau qu’il a commencé à avoir ses premiers malaises) vient en tête des ventes des compacts classiques.
WASHINGTON — Irene MOUSALLIOn ne pouvait rêver suite plus spectaculaire que celle que vient de connaître le film «Shine» qui a été nominé pour sept Oscars, dont le meilleur film, le meilleur acteur, le meilleur metteur en scène, la meilleure musique... Le film raconte les affres et les souffrances d’un pianiste australien, atteint de troubles mentaux et qui arrive à surmonter ses...