Les 54 pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), accueillis par le Pakistan à l’occasion du 50e anniversaire de sa création, ont affirmé, dans une déclaration spéciale, que Jérusalem «fait partie intégrante des territoires palestiniens occupés en 1967».
L’adoption de cette déclaration a été précédée par une série de critiques musclées des pays arabes et d’autres pays musulmans de la décision israélienne de commencer la construction d’une nouvelle colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem, dont le cœur abrite la mosquée Al-Aqsa, considérée comme le troisième lieu saint de l’islam.
L’OCI a appelé les Nations Unies à «contraindre Israël à arrêter immédiatement ses confiscations de terres palestiniennes et la construction de nouvelles colonies», y compris celle de Har Homa, entamée mardi dernier, sur la colline de Jebel Abou Ghneim.
S’adressant solennellement à la réunion, le président palestinien Yasser Arafat a accusé Israël de chercher à «isoler Al-Qods (Jérusalem) et à la judaïser», ajoutant qu’il «n’y aurait pas de paix sans le retour de Jérusalem aux Palestiniens» qui projettent d’en faire la capitale de leur futur Etat.
Le dirigeant palestinien a exhorté ses pairs musulmans à «sauver Jérusalem», mais a ajouté que les Palestiniens tentaient toujours de «sauver le processus de paix» en dépit des obstacles dressés, selon lui, par Israël.
Les réalités
démographiques
Le président pakistanais Farook Ahmed Leghari a appelé dans son discours d’ouverture les dirigeants musulmans à exprimer leur «profonde préoccupation et leur ferme opposition aux actions prises par la puissance occupante».
Les actions israéliennes sont destinées à «changer les réalités démographiques et physiques dans la Ville sainte», a-t-il ajouté.
Le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a souligné que «le monde musulman dans son ensemble soutenait les droits inaliénables du peuple palestinien».
Le Pakistan a reçu une nouvelle fois, le soutien sur la question du Cachemire, une région himalayenne que se disputent depuis 50 ans Islamabad et New Delhi.
L’OCI s’est en effet déclarée «engagée à promouvoir une solution juste et pacifique au Cachemire Jammu conformément aux résolutions de l’ONU» qui prévoient notamment un referendum pour les Cachemiris.
Les deux pays se sont livré deux guerres pour le contrôle de cette région à majorité musulmane. Ils doivent reprendre le 28 mars les discussions sur les relations bilatérales interrompues depuis trois ans.
Une vingtaine de présidents, de chefs de gouvernement et de princes héritiers ont pris part au sommet, dont le président iranien Ali Akbar Hachémi Rafsandjani. L’Iran accueillera en décembre prochain le sommet ordinaire de l’OCI.
Une meilleure
coopération
Ils ont assisté, avant l’ouverture du sommet, à une parade militaire à l’occasion du 50e anniversaire de la naissance du Pakistan.
Les participants et les résolutions du sommet ont plaidé en faveur d’une meilleure coopération entre pays membres dans les domaines de la sécurité et la résolution des différends interislamiques par les moyens pacifiques.
Ils ont recommandé la création d’un mécanisme islamique de gestion des conflits.
La réconciliation en Afghanistan, l’application des accords de Dayton sur la Bosnie-Herzégovine, la dénonciation de l’«agression contre l’Azerbaïdjan» et l’attachement à l’intégrité territoriale de l’Albanie ont été également soulignés.
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