Informations persistantes sur des retraits de l'ALS dans la région de Jezzine

Des informations sur des retraits de l’Armée du Liban-Sud (ALS) de certaines positions de la région de Jezzine, et en particulier de Kfarfalous, suscitaient hier des réactions diverses de la part de responsables politiques et religieux à Beyrouth, sans que l’on puisse connaître avec certitude la signification ni l’ampleur de ces retraits.
Sur le terrain, les indices concrets manquent et seuls quelques signes donnent lieu à des spéculations sur les intentions des chefs de l’ALS et, au-delà, de l’état-major israélien. Ainsi, notre correspondant dans la région, Saïd Maalaoui, nous signale que, selon des informations non vérifiées, l’ALS a évacué totalement certaines de ses positions, et réduit le nombre de ses miliciens dans d’autres.
Des voyageurs en provenance de Marjeyoun, dans la zone occupée par Israël, ont en outre indiqué que des familles de hauts responsables militaires de l’ALS, qui résidaient à Jezzine, sont arrivées ces jours derniers dans la région de Marjeyoun pour s’y établir.
D’autre part, toujours selon notre correspondant, le passage de Kfarhouné, qui relie la région de Jezzine à la zone occupée par Israël, vient d’être ouvert aux voyageurs venant de Jezzine, sans qu’il soit nécessaire pour eux d’être munis de sauf-conduits. Auparavant, ce passage n’était accessible qu’à de rares personnes dûment autorisées.
A Beyrouth, le ministre d’Etat chargé de l’Industrie Nadim Salem, qui est également député de Jezzine, a reçu hier des délégations de cette région, et notamment une de Kfarfalous, venue l’interroger sur le sort de cette localité.
M. Salem a répondu que l’Etat était «préparé à agir avec fermeté» face à toute éventualité dans la région, sans plus de précision.

Fadlallah sceptique

Pour sa part, le guide spirituel présumé du Hezbollah, cheikh Mohammad Hussein Fadlallah, s’est montré réservé à l’égard des informations sur les retraits. «On parle de nouveau depuis peu de retraits partiels sur la base de Jezzine d’abord, a-t-il observé dans son prêche du vendredi. De telles rumeurs se répètent chaque fois que l’ennemi se trouve devant l’impasse du fait des coups qui lui sont portés par la résistance», a-t-il souligné, tout en estimant qu’il ne s’agissait que de «ballons d’essai lancés par l’ennemi pour sonder les réactions».
De son côté, le chef du conseil politique du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a estimé que «le fait que l’ennemi parle de se retrier unilatéralement (du Liban-Sud), même si c’est dans un but de manœuvre, exprime un cri de douleur de la part de la société israélienne des suites des actions de la résistance».
Enfin, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a préssé les dirigeants à «mettre de côté toutes les dissensions marginales afin de se préparer à faire face» à la situation du Liban-Sud qui, selon lui, est «dangereuse».