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Actualités - CHRONOLOGIE

Au cours de sa tournée au Proche-Orient De Charette a surtout fait le constat des dangers menaçant le processus de paix

La tournée au Proch-Orient que le chef de la diplomatie française Hervé de Charette a achevée jeudi soir à Beyrouth lui a surtout permis de faire le constat des «difficultés et dangers» qui menacent le processus de paix.

Tant en Israël, en Syrie qu’au Liban, le ministre français n’a pu que faire l’inventaire des «obstacles», «écarts» et «signaux négatifs» aussi bien sur le volet palestinien que syro-israélien.
Malgré les difficultés de l’entreprise, Paris ne renonce pas à sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans une région diplomatiquement dominée par les Etats-Unis.
«Le sentiment est que l’on doit absolument éviter un pourrissement. Il y a côté français un réel sentiment d’urgence, une analyse qui n’est pas forcément partagée par tous», commente un diplomate, sous couvert d’anonymat.
Venu en Israël entre autres pour «réchauffer» des relations quelque peu en dents de scie depuis la visite mouvementée du président Chirac à Jérusalem-Est en octobre dernier, M. de Charette a souhaité établir des liens «forts, denses, stables et chaleureux».
Il n’en a pas moins ouvertement critiqué la construction programmée d’un nouveau quartier juif à Jérusalem et la fermeture ordonnée par le premier ministre Benjamin Netanyahu des bureaux de quatre organismes palestiniens dans la partie arabe de la ville sainte. «Autant de signes négatifs», a-t-il jugé.
Hervé de Charette, dont la visite en Israël avait donné matière avant même son début à une nouvelle friction parce que plus courte que prévue, estime néanmoins que les positions françaises et la volonté de Paris de jouer un rôle régional actif sont désormais «mieux comprises» en Israël.
En Syrie, avec laquelle les relations sont au beau fixe, il a enregistré la volonté «incontestable» du président Hafez el-Assad de reprendre les négociations avec l’Etat hébreu, mais aussi les «larges écarts» qui persistent avec l’Etat hébreu.
A Beyrouth enfin, il n’a pu que redire sa préoccupation face aux «risques d’aggravation au Liban-Sud», où le Hezbollah et les Israéliens poursuivent leur confrontation.
La France préside actuellement le Comité de surveillance du cessez-le-feu créé par les accords du 26 avril 1996.
«Le Comité n’est pas suffisant, ce qu’il faut pour instaurer la paix, ce sont de vraies négociations», a martelé M. de Charette.
Sans s’attendre, selon une source diplomatique, à des résultats spectaculaires de la mission de M. de Charette, du moins celle-ci marquait-elle le souci de la France de «maintenir l’intérêt» pour le processus de paix.
En février, le ministre de la Défense Charles Millon, en visite en Israël, avait encore proposé les bons offices de la France entre la Syrie et Israël.
A l’issue de sa tournée, M. de Charette juge en tout cas que la «politique arabe» de la France lancée avec l’arrivée de Jacques Chirac à la présidence a «fortement progressé» depuis un an.
«Début 1996, personne n’aurait imaginé un seul instant que la France serait partie prenante au processus de paix. Aujourd’hui elle est écoutée, attendue, c’est un acteur à part entière, et elle joue ce rôle en pleine concertation avec ses partenaires européens», a-t-il affirmé jeudi à l’AFP.
En avril 1996, le ministre avait passé deux semaines dans la région pour tenter de mettre fin à l’opération israélienne des «Raisins de la colère».
Ses navettes entre la Syrie, le Liban et Israël avaient alors suscité une certaine irritation américaine et un refus catégorique israélien de voir Paris, qui jouit d’un crédit favorable dans le monde arabe, tenter de jouer un rôle direct dans le processus de paix.
La tournée au Proch-Orient que le chef de la diplomatie française Hervé de Charette a achevée jeudi soir à Beyrouth lui a surtout permis de faire le constat des «difficultés et dangers» qui menacent le processus de paix.Tant en Israël, en Syrie qu’au Liban, le ministre français n’a pu que faire l’inventaire des «obstacles», «écarts» et «signaux négatifs» aussi...