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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération économique et processus de paix au menu de la réunion de Damas Hariri se fait l'apôtre d'une libéralisation des échanges wentre le Liban et la Syrie

Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, s’est fait hier l’apôtre d’une libéralisation des échanges entre le Liban et la Syrie, soulignant qu’à ce niveau, «la route est longue et ce qui s’est réalisé demeure très en dessous de ce que nous souhaitons réaliser à l’avenir».
M. Hariri a tenu ces propos à l’occasion de la réunion du comité de suivi et de coordination interministériel libano-syrien, à Damas, au cours duquel le président du Conseil et son homologue syrien, M. Mahmoud el-Zohbi, ont paraphé les accords, protocoles, mémorandums conclus entre le Liban et la Syrie, les 11 et 12 janvier dernier, pris acte des projets d’accords conclus entre les deux pays depuis 1994 (VOIR PAGE 4), et évoqué le processus de paix.
Prenant la parole devant l’aéropage de ministres libanais et syriens réunis, M. Hariri a déclaré: «Comme vous le constatez, des blocs économiques sont en train de se former dans le monde, et dans l’ensemble, tous sont dirigés vers le Moyen-Orient. Entre-temps, les pays arabes agissent en majorité indépendamment les uns des autres. Beaucoup de nos règlements et des vôtres font obstacle aux échanges commerciaux, aux échanges agricoles, aux échanges économiques et empêchent le Liban et la Syrie de sérieusement bénéficier des potentialités de chacun de nos deux pays. Je souhaite que dans les prochains mois (...) nous parvenions à balayer un grand nombre de ces obstacles au libre échange des marchandises entre les Libanais et les Syriens, car si nous n’y parvenons pas, chacun de nos deux pays devra affronter seul de nombreuses difficultés provenant des blocs économiques qui se forment et sont déjà à l’œuvre, et dont nous serons la cible».

Beaucoup d’efforts

Economie dirigée ici, économie libérale là, contrôle des changes ici, liberté des changes là, il n’est pas besoin de chercher ailleurs la source des difficultés dont a fait état le président du Conseil, et dont on retrouve de nombreuses traces dans les détails des accords conclus entre le Liban et la Syrie, en particulier dans les accords relatifs à la libre circulation des personnes et des marchandises.
Bien plus, il faudra beaucoup d’efforts pour introduire un équilibre dans ces échanges, et même pour empêcher les réglementations différentes entre les deux pays, et la proximité géographique, d’agir au détriment du Liban, notamment dans le domaine des échanges agricoles.
En marge de la réunion du comité interministériel, le président du Conseil devait s’entretenir avec le vice-président syrien, M. Abdel-Halim Khaddam, qui l’a informé de la teneur de ses récents entretiens avec les responsables iraniens et égyptiens.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, qui faisait partie du voyage, a rencontré son homologue syrien, M. Farouk el-Chareh, avec lequel il a fait le point de la situation régionale.
Quatorze ministres libanais ont assisté à la réunion du comité de coordination. Il s’agit de MM. Mohsen Dalloul, Farès Boueiz, Jean Obeid, Nadim Salem, Elie Hobeika, Sleiman Frangié, Fouad Siniora, Yassine Jaber, Nicolas Fattouche, Chaouki Fakhoury, Chahé Barsoumian, Faouzi Hobeiche, Assaad Hardane et Omar Meskaoui. M. Hicham Chaar, secrétaire général de la présidence du Conseil, et Nasri Khoury, secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, ont également assisté à la réunion.
La première partie de la courte réunion du comité de coordination (30 minutes) a été consacrée à la coordination libano-syrienne en matière d’Affaires étrangères.

L’option «Liban d’abord»

Le chef du gouvernement devait souligner, à l’issue de la réunion, que les pourparlers de paix entre Israël d’une part, le Liban et la Syrie d’autre part, sont indissociables. M. Hariri a donc rejeté le projet «Liban d’abord» présenté par Israël, affirmant qu’il s’agit d’un «ballon d’essai» destiné à «semer la confusion» entre les deux pays. Le Liban, a-t-il ajouté, n’est disposé à négocier que suivant les principes posés à Madrid et dans le respect des résolutions internationales, et d’abord de la résolution 425.

Au passage, M. Hariri a fait l’éloge du rôle joué par la Syrie au Liban.
Pour sa part, le premier ministre syrien M. Mahmoud el-Zohbi a souligné la nécessité d’une «cohésion» entre la Syrie et le Liban face aux «convoitises» israéliennes.
«La solidarité arabe et la cohésion syro-libanaise constituent le véritable moyen d’arrêter les convoitises d’Israël et de lui faire comprendre qu’une paix juste et globale, basée sur les résolutions de l’ONU et le principe de la terre contre la paix, est le seul chemin à suivre», a indiqué M. Zohbi, cité par l’agence officielle SANA.
Il a ajouté que l’armée israélienne devait «se retirer sans conditions du sud du Liban» où elle occupe une zone frontalière de 850 km2. Damas réclame également le retrait israélien du Golan syrien, occupé depuis 1967.
M. Zohbi a en outre souligné, selon SANA, l’«importance d’une étroite coordination syro-libanaise dans les négociations de paix avec Israël» et indiqué que «les solutions partielles et séparées ne pouvaient aboutir à une paix stable et juste».
Damas et Beyrouth ont rejeté à plusieurs reprises une proposition israélienne sur la question «Liban d’abord» qui consiste à entamer des négociations avec la Syrie, en discutant du retrait israélien du Liban.
M. Zohbi s’est félicité par ailleurs de la volonté des Syriens et des Libanais d’«approfondir la coopération par tous les moyens».
Sur un autre plan, il se confirmait hier que la médiation entreprise par le président du Conseil, M. Rafic Hariri, entre le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale a porté ses fruits, et que les deux hommes, et en particulier M. Berry, ont décidé de mettre une sourdine à leurs déclarations publiques. Mais une rencontre entre eux ne serait pas pour bientôt.
Pour sa part, au cours d’un iftar hier soir, le chef du gouvernement a souligné que la phase que traverse la région n’a jamais mieux mérité le qualificatif de «critique», et a invité tous les Libanais (entendre plus particulièrement ses partenaires de la troïka), à faire preuve d’esprit de responsabilité et à préserver l’unité interne.
Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, s’est fait hier l’apôtre d’une libéralisation des échanges entre le Liban et la Syrie, soulignant qu’à ce niveau, «la route est longue et ce qui s’est réalisé demeure très en dessous de ce que nous souhaitons réaliser à l’avenir».M. Hariri a tenu ces propos à l’occasion de la réunion du comité de suivi et de...