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Actualités - CHRONOLOGIE

Le marché de l'or craint une multiplication des ventes des réserves

LONDRES, 14 Janvier (AFP). — Le prix de l’or était en baisse mardi, les milieux financiers craignant une multiplication des ventes des réserves officielles détenues par les banques centrales européennes après l’annonce de la liquidation de 300 tonnes de métal par la banque centrale des Pays-Bas.
Sur le London Bullion Market, l’once (31,103 grammes) apparaissait «vulnérable» mardi matin, selon l’expression d’un courtier. Son prix reculait d’environ un dollar et demi par rapport à lundi soir, pour s’établir à 357,3 dollars au «fixing» du matin.
Déjà le cours du métal a cédé plus de 20 dollars depuis la mi-novembre et a touché son plus faible niveau depuis plus de trois ans la semaine passée, déprimé par la crainte de liquidations de stocks de métal jaune en Europe.
L’annonce lundi de la vente d’environ 20% des réserves en or par la De Nederlandsche Bank (DNB) en 1996, a confirmé les suspicions des opérateurs.
Depuis plusieurs semaines, la rumeurs couraient les salles de marché à Londres comme à New York, sur la vente fin 1996 d’importantes quantités d’or par une ou plusieurs banques centrales européennes.
Pour Andy Smith, expert auprès de l’Union de banques suisses (UBS), la transaction néerlandaise souligne également un changement de mentalité profond chez les banquiers centraux qui ne considèrent plus le métal jaune comme essentiel à leurs réserves.
«C’est une véritable boîte de Pandore», souligne l’analyste. Une fois que l’idée a germé dans l’univers rigide des banques centrales, les exemples de ventes d’or risquent de s’y multiplier, pronostique M. Smith.
Dans certains cas, les banques centrales sont assis sur de véritables montagnes d’or. C’est le cas de la Bundesbank allemande qui possède environ 3.700 tonnes de métal (chiffre d’UBS) ou bien de la Banque de France qui en détient près de 3.200 tonnes.
Ce métal hérité de la nécessité ancienne de pouvoir convertir les monnaies nationales en or est devenu incommode, souligne l’analyste Tony Warwick-Ching du groupe de recherche britannique Commodities Research Unit (CRU).
Les banquiers aujourd’hui préfèrent remplir leurs coffres de devises: des dollars en grandes quantités, ainsi que marks, yens et bien sûr la monnaie nationale. «Les monnaies sont des outils plus flexibles que l’or», explique M. Warwick-Ching. On peut s’en débarrasser ou en acquérir facilement.
Il en va différemment pour l’or, un marché «moins liquide», disent les spécialistes, où une vente importante peut suffir à faire flancher les prix.
C’est en plus un produit financier qui rapporte peu lorsqu’on le prête, souligne M. Warwick-Ching.
A ce mouvement de fond, s’ajoute en Europe un facteur particulier, l’établissement de la monnaie unique, explique l’expert de CRU.
Des analystes de la banque SBC Warburg confirment: «la tentation sera grande pour certains pays de liquider leurs réserves d’or afin de réduire leur dette» à l’approche du printemps 1998, date de la sélection des Etats participant à la monnaie unique.
SBC Warburg précise que les «réductions d’endettement (devant) apparaître dans les comptes dès 1997», les ventes d’or «doivent avoir lieu entre maintenant et le troisième trimestre 97».
De plus, après la qualification pour l’Union monétaire, les pays participants «perdront le contrôle de leurs réserves» au profit de la nouvelle banque centrale européenne.
Les assurances du président de la Bundesbank Hans Tietmeyer déclarant lundi que les Européens n’avaient pas pour le moment aucun dessein de ce genre, ne sont pas parvenues à convaincre le marché.
LONDRES, 14 Janvier (AFP). — Le prix de l’or était en baisse mardi, les milieux financiers craignant une multiplication des ventes des réserves officielles détenues par les banques centrales européennes après l’annonce de la liquidation de 300 tonnes de métal par la banque centrale des Pays-Bas.Sur le London Bullion Market, l’once (31,103 grammes) apparaissait...