Chirac : l'impasse risque de conduire à la violence

PARIS, 8 Janvier (AFP). — Le président français Jacques Chirac a appelé mercredi les Etats-Unis, l’Europe et les Etats du Proche-Orient à «unir leurs efforts» pour sortir le processus de paix israélo-arabe d’une «impasse» qui, a-t-il dit, «risque de conduire à la violence».
«Au Proche-Orient, la communauté internationale ne peut se borner à exprimer sa profonde inquiétude devant l’impasse actuelle», a déclaré le chef d’Etat français au cours de la traditionnelle cérémonie des vœux du corps diplomatique.
«En cinq ans, a-t-il dit, le processus de paix a permis des progrès qui paraissaient naguère inconcevables. Aujourd’hui, ces acquis sont gravement menacés. Et pourtant, il n’y a pas d’alternative au strict respect des accords conclus, à commencer par Hébron et le gel des colonies de peuplement».
«L’impasse actuelle, a-t-il averti, risque de conduire à la violence, au terrorisme, à une déstabilisation qui peut gagner de proche en proche. Pour casser cet engrenage, les Etats-Unis, l’Europe, les Etats du Proche-Orient doivent unir leurs efforts et aider les principaux dirigeants concernés à retrouver le chemin de la confiance et de la paix».
«Soyez assurés que la France, pour sa part, ne restera pas inactive», a-t-il ajouté à l’adresse des chefs de mission diplomatique des pays ayant une représentation en France.

Moratinos à Paris

A ce propos, l’émissaire de l’Union européenne pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, se rendra jeudi à Paris pour de premiers contacts officiels depuis sa nomination en octobre dernier.
M. Moratinos, qui sera reçu par le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette, abordera avec ses interlocuteurs l’état des négociations en cours sur le processus de paix et notamment sur Hébron, a indiqué mercredi le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Yves Doutriaux.
«Nous rappellerons l’entière disposition de la France pour coopérer avec lui» a-t-il souligné.
Le point sur la coopération économique avec les autorités palestiniennes pourrait également être abordé, a ajouté le porte-parole.
Paris a par ailleurs émis le souhait que M. Moratinos soit entendu «prochainement» par les ministères européens lors d’un conseil «affaires générales».