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Économie - Échos de Syrie

L’économie frappée par la crise mondiale et le dumping des importations

Les effets de la crise mondiale sur l'économie syrienne semblent plus négatifs que prévu, selon des faits sur le terrain et des témoignages d'hommes d'affaires.
Dans un entretien à The Syria Report en marge d'une conférence récemment organisée à Alep, le président de la Chambre d'industrie d'Alep, Mohammad Sabbagh Sharabati, a indiqué que plusieurs usines ont fermé leurs portes tandis que d'autres procédaient à une réduction de leurs capacités, à la lumière de la baisse de la demande mondiale.
M. Sharabati, qui gère une des usines de textile les plus importantes en Syrie, a souligné que plusieurs fabriques de la deuxième plus grande ville du pays avaient déjà arrêté leur production, dont plusieurs dans le secteur textile comme Deiri, Hajjar et Waez. Parallèlement, des dizaines d'autres usines ont réduit leur production en raison de la baisse importante des exportations vers l'Irak, la Russie et les pays du Golfe.
Au-delà du ralentissement mondial, les industriels syriens subissent également une concurrence injuste du fait de l'introduction de produits chinois sans aucune mesure antidumping, a-t-il ajouté.
En effet, les industriels haussent le ton depuis plusieurs mois pour dénoncer l'action des importateurs de produits chinois, qui écoulent leurs marchandises à bas prix soit en modifiant leurs factures pour payer moins d'impôts douaniers, soit en les transitant à travers Dubaï ou d'autres pays arabes, où les produits sont exemptés de frais de douane.
Une grande usine de verre à Alep, Barakat & Taha, a annoncé au début du mois au quotidien al-Watan qu'elle mettrait la clé sous la porte d'ici à « une semaine ou deux » si le gouvernement n'agissait pas contre le dumping des importations.
Outre l'industrie, d'autres secteurs commencent aussi à ressentir les effets de la crise.
Selon un responsable d'une grande banque privée en Syrie, qui a requis l'anonymat, les transferts de fonds des expatriés syriens ont baissé « significativement » ces dernières semaines, tandis que les transferts des investisseurs du Golfe désireux d'investir dans les projets immobiliers en Syrie ont pratiquement cessé. Le secteur financier aurait pourtant été perçu comme largement immunisé contre la crise financière en raison de son exposition limitée aux marchés internationaux.
Un agent de change étranger dans la capitale syrienne a également confirmé une baisse de 25 à 30 % des transferts d'argent.
Le gouvernement syrien semble de plus en plus inquiet des conséquences économiques et sociales potentielles de la crise mondiale.
Mais aucun plan de relance sérieux ne semble en préparation, tandis que les prévisions de croissance du PIB, des exportations et autres indicateurs n'ont pas encore été révisées à la lumière des premiers signes de la crise.
Le ministère de l'Économie semble toutefois avoir pris en compte les inquiétudes des industriels, en émettant une décision portant sur l'interdiction des importations de produits chinois ne provenant pas directement de Chine.

En coopération avec : The Syria report
editor@syria-report.com
Les effets de la crise mondiale sur l'économie syrienne semblent plus négatifs que prévu, selon des faits sur le terrain et des témoignages d'hommes d'affaires.Dans un entretien à The Syria Report en marge d'une conférence récemment organisée à Alep, le président de la Chambre d'industrie d'Alep, Mohammad Sabbagh Sharabati, a...
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