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Lifestyle - Histoire

La Géorgie réunifie sa famille royale par les liens sacrés du mariage

Le prince David Bagrationi-Moukhraneli et la princesse Anna Bagrationi-Grouzinski se diront « oui » à Tbilissi demain.
Le mariage demain d'un prince et d'une princesse géorgiens aura tout du conte de fées, car il scellera l'union de deux branches d'une famille royale qui se disputent l'héritage du trône vacant depuis l'annexion de la Géorgie par la Russie au début du XIXe siècle.
Face à 3 000 invités, dont le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, le prince David Bagrationi-Moukhraneli et la princesse Anna Bagrationi-Grouzinski se diront « oui » dans la cathédrale de la Trinité de Tbilissi, un mot qui réveille l'espoir des partisans de la monarchie de voir un jour un roi à la tête du pays. David, 32 ans, né en Espagne, et Anna, 31 ans, n'ont laissé filtrer aucun détail sur leurs intentions et sur le déroulement de la cérémonie. Une discrétion qui ne fait qu'attiser la curiosité des Géorgiens.
« C'est un événement historique (...). Cela va permettre à la Géorgie de se redéfinir dans le monde contemporain et de faire la paix après les soubresauts de son histoire », s'extasie Maïa, une jeune actrice géorgienne attablée dans un café de la capitale. Certains politologues estiment qu'une grande partie de la population est critique face au système républicain adopté à l'indépendance d'avec l'Union soviétique en 1991, jugeant notamment que le président a trop de pouvoir. « Les Géorgiens sont nombreux à être déçus par la république présidentielle. C'est ainsi que l'idée d'une monarchie constitutionnelle est apparue, gagnant un soutien significatif dans la société », relève l'analyste politique Tornike Charachenidzé. Le patriarche de l'Église orthodoxe géorgienne, Ilia II, s'est prononcé pour le rétablissement de la monarchie, soutenu par 40 % de téléspectateurs lors d'un sondage téléphonique effectué au cours d'une émission télévisée.
La dynastie Bagrationi, qui dit descendre du roi biblique David, a dirigé la Géorgie depuis au moins le IXe siècle jusqu'au début du XIXe siècle, lorsque la Russie impériale annexa la Géorgie de George XII. La famille royale géorgienne s'est éparpillée en Europe à l'issue de la révolution bolchevique et de l'intégration en 1921 de la Géorgie, après une brève période d'indépendance, à ce qui allait devenir l'année suivante l'Union soviétique. Depuis, plusieurs branches revendiquent le trône, mais les Moukhraneli et Grouzinski sont considérées comme les favorites. Le prince David, bien qu'il soit né en Espagne et qu'il ne parle pas géorgien, vit à Tbilissi depuis 2003 et a la double nationalité. Sa future épouse est la fille de Nougzar Bagrationi-Grouzinski, un directeur de théâtre célèbre à Tbilissi.
Selon l'historienne Marika Lortkipanidze, l'union de David et d'Anna ne peut que favoriser les chances d'un retour à la monarchie en permettant la réconciliation de la famille royale. Néanmoins, l'idée d'un rétablissement de la monarchie est loin de faire l'unanimité. « Les rois courageux et les belles reines sont des légendes. Est-ce vraiment sérieux de parler de monarchie au XXIe siècle ? » feint de s'interroger Sergui, le compagnon de la jeune actrice Maïa.
Le mariage demain d'un prince et d'une princesse géorgiens aura tout du conte de fées, car il scellera l'union de deux branches d'une famille royale qui se disputent l'héritage du trône vacant depuis l'annexion de la Géorgie par la Russie au début du XIXe siècle.Face à 3 000 invités, dont le président géorgien...
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